08 Juil 30 ans et puis s’en vont
Une page se tourne : les Rencontres internationales du Thoronet salueront leur public lors d’un unique et ultime concert le 16 août à l’abbaye du Thoronet, avec l’ensemble Gilles Binchois.
Ce festival dédié à la musique ancienne, installé dans ce lieu exceptionnel qu’est l’abbaye cistercienne du Thoronet, dont la beauté architecturale égale la qualité de son acoustique, avait acquis au fil des ans une réputation internationale. Un moment de belle émotion attend les chanceux qui auront pris leur place à temps… Dans cet écrin fait pour la voix, le public y a découvert la musique sacrée et profane du Moyen-Âge, des artistes du monde entier colportant leur tradition musicale, et loin de l’agitation urbaine une ambiance réjouissante où public, bénévoles, professionnels et organisateurs se donnaient rendez-vous chaque été. Ces Rencontres reposaient depuis sa création en 1991 sur la personnalité de son directeur artistique, Dominique Vellard, qui a permis la découverte et l’accès au grand public de ce répertoire longtemps considéré comme un OVNI.
Chanteur à la tessiture rare, musicien, chercheur, compositeur, pédagogue, la passion de ce ténor pour la musique allant du chant grégorien aux maîtres français du 17e siècle s’est développée sous de multiples formes, au sein de l’Ensemble Gilles Binchois qu’il créa en 1979, et qui conclura le festival. Plus de 40 années de recherches, dans des enregistrements essentiels de ce répertoire, dans des concerts en Europe, au Maroc, en Inde, en Amérique du sud, entre autres, où il scella des amitiés artistiques ; dans l’enseignement à la célèbre Schola Cantorum de Bâle et enfin dans l’Académie de musique ancienne qu’il lança en 2007 au Thoronet, lieu d’échanges et de découvertes de nouveaux talents. Parallèlement, Dominique Vellard n’a cessé de pratiquer des répertoires différents. C’est ainsi qu’il a apporté cette spécificité passionnante du festival, où étaient mis en résonance aux chants anciens des chants traditionnels oraux de l’Inde, d’Espagne, de Bretagne, du Maroc, de Corse, de Sardaigne, de Georgie, d’Iran… Une façon subtile de raviver et nourrir en permanence la curiosité du public, à l’image de cet artiste rare en quête perpétuelle. Un autre projet de festival à l’abbaye serait à l’étude !