08 Juil Louis Cane, le terrible
Jusqu’au 27 septembre à Cannes, la classieuse Villa Domergue accueille Sculptures, exposition de l’un des enfants terribles du mouvement Supports/Surfaces : Louis Cane.
Né à Beaulieu-sur-Mer en 1943, Louis Cane a gardé de son aventure avec le groupe Supports/Surfaces une grande liberté par rapport aux matériaux qu’il utilise. Une liberté qu’il exprimera tout au long de sa carrière, par ses choix, ses convictions, ses engagements. Toile, plume, terre, bois, grillage… Peu importe le support, la surface, Louis Cane crée au gré de ses envies. Peintre de l’abstraction à ses débuts dans les années 60, il ira faire un tour du côté de la peinture figurative quelques années plus tard, et ne cessera de faire des allers-retours. “Je passe de l’abstrait au figuratif environ tous les dix ans. Aujourd’hui, je fais les deux ensemble, ce qui est d’une parfaite immoralité par rapport aux certitudes de l’art contemporain… Les peintres ne prennent pas de risques, de peur de rater leur tableau. Ils se cachent derrière des systèmes, des méthodes et ils s’y tiennent”, déclarait-il en 1995.
« Louis Cane coche toutes les cases qui définissent un artiste de légende. Une jeunesse politique et un rôle moteur dans la dernière avant-garde revendiquée française, Supports/Surfaces, animé d’une volonté de déconstruction farouche« , écrit ainsi Numa Hambursin, directeur du Pôle Art Moderne et Contemporain de Cannes (PAMoCC), dans le catalogue de l’exposition. Louis Cane se moque allègrement des tendances, des codes, interrogeant le monde qui l’entoure, remettant en question les règles qui régissent l’art et la société. Une admiration teintée de dérision émane ainsi des nombreuses références de Louis Cane aux artistes qui l’ont précédé… Plasticien au parcours singulier, il est à la fois peintre, créateur de meubles et d’objets d’art décoratif, mais aussi sculpteur. C’est cette dernière dimension que la Ville de Cannes a choisi de mettre en avant. Disséminée dans les salons et les jardins de la villa Domergue, la quarantaine de sculptures présente ainsi un aperçu inédit de plus de 30 ans de création. Charles Canto