J’adoooooore

J’adoooooore

Le théâtre Anthéa, qui devait débuter sa saison en novembre, se morfondait visiblement de retrouver son public. Aussi les retrouvailles ont été avancées au 9 octobre, en compagnie d’un saltimbanque qu’on adooooore à La Strada : Philippe Katerine et son spectacle Ce que je sais de la mort, ce que je sais de l’amour. Deux autres dates s’ajoutent également au programme de cette saison : Pierre Arditi lit ce qu’il aime et La Machine de Turing, les 8 février et 4 juin prochains.

Qu’on l’aime ou non, une chose est sûre, Philippe Katerine est un artiste complet. Auteur d’une quinzaine d’albums depuis 1991, dont Robots après tout, dans lequel figure le single Louxor j’adore, comédien émérite, lauréat du César du meilleur second rôle masculin pour Le Grand Bain, c’est son premier long-métrage derrière la caméra, Peau de cochon, qui est pourtant le point de départ de l’ouvrage Ce que je sais de la mort, ce que je sais de l’amour, aujourd’hui adapté à la scène. « Je me suis fait opérer en 1976 à coeur ouvert, c’était quasiment expérimental à l’époque. Mon coeur s’est arrêté pendant 17 minutes, relayé par une machine« , expliquait-il au micro de France Culture il y a quelques mois. Le titre du film faisait référence au fait qu’on l’avait alors recousu avec de la peau de cochon ! « Aujourd’hui ça change ma vie, car j’ai toujours 17 minutes de retard à mes rendez-vous. Le fait d’avoir été mort, de revivre, ça vous apporte une forme de sagesse… »

Publié en 2017, Ce que je sais… rassemble donc deux livres sur les thèmes de l’amour et de la mort, points de départ d’une petite bibliothèque philosophique et graphique où chaque leçon, aussi concise et subtile qu’une chanson, offre quelques pistes pour mieux comprendre la vie ! Sous couvert de légèreté, Philippe Katerine s’empare de nos interrogations les plus essentielles, voire existentielles. « Cette opération m’a donné un peu de distance, les émotions peuvent s’éloigner, ce qui rend service. Je ne connais pas du tout le trac. Mais par contre, il y a des moments où je ne me sens pas concerné par la situation. C’est à double tranchant. »

L’autre touche d’originalité, outre le pull rayé tricoté main avec lequel il est habitué à débarquer sur scène : il a lui-même illustré cet ouvrage de dessins collant parfaitement à la poésie fantaisiste, à la douceur singulière et à l’humour grinçant de ses textes. Sur la scène d’Anthea, le philosophe Katerine et son inimitable sourire jovial et décalé vous en offrira une joyeuse lecture illustrée de chansons, le tout avec la complicité du réalisateur musicien Philippe Eveno.

9 oct 20h30, Anthea, Antibes. Rens: anthea-antibes.fr