24 Sep Tout l’art du cinéma, et bien plus encore
L’Institut Audiovisuel de Monaco présente, ce jeudi 24 septembre à 18h au Théâtre Princesse Grâce, le programme de sa 17e saison de projections, intitulée Tout l’art du Cinéma. L’occasion de découvrir, à l’issue de ce rendez-vous, le film Chérie, je me sens rajeunir d’Howard Hawks.
Archives, patrimoine, art & essai, et bien sûr chefs-d’oeuvre de l’histoire du 7e Art, voilà ce qui constitue depuis près de 20 ans l’essentiel de l’offre proposée au public par l’Institut Audiovisuel de Monaco. Et cette 17e saison débutera par cette comédie burlesque réalisée par Howard Hawks en 1952, quinze ans après le succès de L’Impossible Monsieur Bébé, où Cary Grant figurait déjà l’affiche. En effet, ce dernier interprète ici Barnaby Fulton, chimiste de talent. Celui-ci tente de mettre au point une eau de jouvence. Mais la guenon qui lui sert de cobaye s’échappe et, l’imitant, concocte sa propre mixture. Barnaby en boit et se conduit alors comme un gamin. Puis c’est au tour de sa femme d’en ingurgiter…
Apologie de la régression, comédie décalée, le film débute sur l’entrée ratée, prématurée, sur la plateau de tournage de Cary Grant, alias Barnaby Fulton, lequel se fait recadrer par la voix (off) du réalisateur ! Il s’y reprendra plusieurs fois avant que le film ne démarre réellement… Cary Grant, sa femme incarnée par Ginger Rogers, Marylin Monroe en secrétaire polissonne, et Charles Coburn en patron de laboratoire, s’en donnent à coeur joie, dans ce long métrage où l’argument de la potion de rajeunissement n’était visiblement, pour les scénaristes, qu’un prétexte pour faire faire tout et n’importe quoi aux personnages…
Chérie, je me sens rajeunir marquera par ailleurs aussi un tournant dans la façon de concevoir le cinéma, plus concise, plus direct, aux USA, et dans la manière d’interpréter les personnages, avec moins de théâtralité. « Cette réduction quantitative des éléments, l’amenuisement de l’espace visuel et sonore par rapport à ces grands décors des années 1930, l’emploi moins grandiloquent et plus souple de la musique, ont fait subir à l’ensemble du cinéma hollywoodien une transformation stylistique. Des films comme Chérie, je me sens rajeunir ou La Captive aux yeux clairs de Hawks ou Le démon s’éveille la nuit de Lang (…) sont aujourd’hui de merveilleux archétypes de cette abstraction, de ce tour de vis donné non seulement au récit mais à toutes les composantes du film« , écrira notamment le réalisateur français Jean-Claude Biette, dans son ouvrage Poétique des auteurs, paru en 1988.