Si l’Auditorium de la Dracénie m’était conté

Si l’Auditorium de la Dracénie m’était conté

Comme toutes les salles de spectacles, l’Auditorium de la Dracénie a subitement fermé ses portes au printemps dernier, alors qu’il devait accueillir dans les semaines qui suivaient le spectacle de Pascal Amoyel, Symphonie Mentale. Que l’on se rassure, Dracénie Provence Verdon Agglomération donne rendez-vous au public ce samedi 26 septembre, dès 10h, pour une grande journée d’ouverture de sa saison culturelle.

Une journée qui aurait dû se ponctuer par le spectacle d’Eve Ruggieri, Si Carmen m’était contée ! Mais c’était sans compter sur ce maudit virus ! Une nouvelle fois ! Qu’à cela ne tienne, ce n’est que reculer pour mieux sauter, car la voix historique de Radio Classique et sa bande seront présents à Draguignan, le 12 décembre. Si le spectacle créé en 2012 comptait plus d’une centaine d’artistes sur scène, c’est dans un format « de chambre », entourée de solistes lyriques et d’un piano en lieu et place de l’orchestre, qu’Eve Ruggieri revisitera et racontera le chef-d’œuvre de Bizet, opéra le plus populaire et le plus joué au monde. Une belle excursion au cœur de cette Andalousie brûlante de désir et ardente de liberté, pour aller à la rencontre de Carmen, ici interprétée par Marie Kalinine.

Du classique au jazz… avec humour !

Et cerise sur le gâteau, le show du pianiste français que nous évoquions un peu plus haut, Symphonie Mentale, mêlant art musical et art du mentalisme (c’est possible !), aura bien lieu, le 21 mai 2021. Tout comme Circo, opéra sur piste, lui aussi reporté au 12 juin. Après le succès de Peter Pan – 1er opéra utilisant les dernières technologies de pointe et les principes d’interactions du jeu vidéo – que l’on avait pu découvrir en 2019, ce nouveau spectacle initié par la metteuse en scène Magali Thomas et le compositeur Sergio Monterisi invite à nouveau les enfants des écoles de Draguignan à monter sur scène aux côtés de chanteurs lyriques et d’artistes de cirque. Présenté en avant-première mondiale, Circo rendra hommage à l’univers du cirque, au cinéma de Fellini et à la musique de Nino Rota, aux grandes figures du cirque, jusqu’aux clowns du 7e Art que sont Charlie Chaplin et Buster Keaton.

Ces spectacles constituent bien entendu qu’une infime partie de la programmation classique proposée cette saison par l’Auditorium (Weekend 100% Beethoven, Quatuor Voce, Ensemble Café Zimmermann, Émile Parisien & Vincent Peirani…), à laquelle s’ajoute une sélection de dates jazz (Erik Truffaz, Raphaël Imbert, Ji Drû) et quelques one (wo)man shows (Verino, Élie Semoun, tous deux initialement programmés la saison passée, Caroline Vigneaux, Bérengère Krief…), sur lesquels nous reviendrons régulièrement dans nos pages.

Et l’ouverture de saison dans tout ça ?

C’est vrai ça, revenons-en à cette (ré)ouverture… de saison ! Le guitariste Emmanuel Rossfelder a accepté de remplacer Eve Ruggieri le 26 septembre en soirée. Accompagné de quelques invités de classe (Geneviève Laurenceau au violon, Philippe Bernold à la flûte et Victor Villena au bandonéon), il proposera un voyage musical entre l’Espagne et l’Amérique Latine.

Une belle conclusion pour cette journée qui, dès 10h, sera l’occasion de découvrir l’offre culturelle globale proposée par Dracénie Provence Verdon Agglomération, dont l’exposition Caractères d’Agnès Gojon, visible dans le hall du Théâtre de l’Esplanade, et celles présentées jusqu’au 5 décembre dans les différents espaces de l’Artothèque : les photographies de Christophe Salles, les céramiques de Juli About, les peintures d’Antoine Bono et les sculptures de Wendy Vachal.

Du côté du Musée des Arts et Traditions Populaires, on pourra assister au lancement de l’exposition du plasticien arcois, Pascal Fauvet, qui restera visible jusqu’au 14 novembre. Quelque chose de l’enfance, prolongée jusqu’au 9 janvier 2021, permettra quant à elle de découvrir la façon dont nos anciens s’amusaient au début du 20e siècle, quels outils et objets ils utilisaient à l’école ou dans les ateliers (ils n’avaient pas la belle vie assurée jusqu’au lycée à l’époque !). Enfin, un détour par le Musée Camos à Bargemon, qui accueille des oeuvres du peintre gassinois Gérard Cardella, dit Zarou, sera possible (et encouragé).

La curiosité de cette journée sera à n’en pas douter la joute de traduction à 18h, dans la Médiathèque d’Agglomération du Pôle Chabran, qui lancera la manifestation Atlas, regards sur la traduction. Deux traducteurs s’affronteront autour d’un extrait, en anglais, du roman Rue de la Sardine de John Steinbeck ! Leurs choix seront ensuite discutés, confrontés et débattus avec l’aide d’une modératrice. Suivront, le 3 octobre, un atelier de tradcution, et le 10 octobre, la remise du Prix Atlas des Lycéens qui récompense chaque année, depuis 1999, un lycéen de la région Sud Provence Alpes Côte d’Azur, pour la meilleure traduction littéraire d’un texte original en anglais, allemand, arabe, chinois, espagnol, italien ou provençal. Avé de pan à la paniero !