14 Oct Saturation chromatique
« Qu’est-ce qui nous reste à part la matérialité de la peinture ? » se demande Solange Triger, artiste peintre toulonnaise. Elle investit la Villa Théo, au Lavandou, du 10 octobre au 2 janvier, avec l’exposition Suites indonésiennes.
L’artiste garde une expérience sensible de son voyage en Indonésie et rassemble ses souvenirs afin de créer une oeuvre qui fait écho à la culture locale asiatique. Elle tombe amoureuse de la végétation luxuriante, des couleurs de l’architecture, de l’atmosphère exotique et vierge d’urbanisation. Solange Triger nous propose une nouvelle rencontre avec la nature grâce à de grands formats aux compositions picturales complexes. Les motifs floraux s’y croisent et s’entremêlent afin de nouer un dialogue entre figuration et abstraction. Les couleurs chaudes et estivales font écho à la végétation méditerranéenne du lieu.
Solange Triger, Surabaya, 2013, acryl.sur toile, 100x100cm 
Solange Triger, Fleur marocaine, 2012, acryl.sur papier, 79x79cm
La fleur est un thème récurrent chez la peintre, qui laisse libre cours à notre interprétation : certains n’y voient que de simples fleurs, d’autres y perçoivent une dimension érotique et elle ne contredit aucun des deux. Le chemin de la peinture est libre et propose autant de ressentis qu’il y a d’individus. C’est aussi un domaine très versatile pour l’artiste qui distingue différentes formes de composition, de matière, d’outils, de cadrages et de découpages. Solange Triger considère la peinture comme un champ des possibles : elle n’hésite pas à innover avec la technique du batik et du drawing gum.
Par ailleurs, elle est très sensible aux problèmes sociaux et environnementaux qui secouent la planète : ce qu’elle a récemment dépeint dans la série Jungles Noires. Elle y évoque les ravages des incendies de la forêt amazonienne, les toiles noires tranchent avec la luminosité ambiante du reste de ses compositions fleuries. Elle sensibilise partout dans le monde en exposant en Indonésie, au Maroc, en Allemagne et en Espagne. Pour l’heure, on peut la retrouver au Lavandou tout l’automne.
Jusqu’au 2 jan, Villa Théo, Le Lavandou. Rens: villa-theo.fr
(photo : Solange Triger, Dessin préparatoire (détail) pour Mataram-Yogyakarta-0091)