Un souffle de modernité lyrique

Un souffle de modernité lyrique

Le registre de la modernité est convoqué dès le premier opéra programmé par Bertrand Rossi, le nouveau directeur de la maison niçoise, avec Akhnaten de Philip Glass, où scènes historiques de l’Égypte ancienne rencontrent musique minimaliste de la fin du XXe siècle.

La musique de Glass appartient à l’école minimaliste. Toutefois le langage mélodique extrêmement varié du compositeur confère à la partition une grande théâtralité. Par ailleurs, l’absence de violon donne à l’orchestre des couleurs sombres en harmonie avec le sujet. À la direction musicale de l’Orchestre Philharlmonique de Nice, le public retrouvera Léo Warynski, spécialiste de la musique contemporaine, et Lucinda Childs à la mise en scène et chorégraphie, elle-même associée à la mouvance artistique minimaliste (en 1976, elle avait d’ailleurs participé à la légendaire production d’Einstein on the Beach à Avignon). Le rôle-titre du pharaon est interprété par le contre-ténor Fabrice di Falco, sa femme Nefertiti par la mezzo Julie Robard-Gendre, alors que Dísella Làrusdóttir incarne la Reine Tye…

Troisième volet d’une trilogie consacrée à des hommes remarquables, qui comporte Einstein on the beach et Satyagraha, Akhnaten, créé à Stuttgart en 1984, retrace le règne du pharaon Amenhotep IV qui créa une religion monothéiste deux siècles avant Moïse, en imposant le culte exclusif d’Aton, le dieu-soleil, dont il se voulait le prophète et qui pour cela, prit le nom d’Akhenaton. Le 1er acte nous montre son accession au trône après les funérailles de son père Amenhotep III dont le spectre omniprésent jouera ensuite le rôle du narrateur. Au cours du 2e acte, Akhenaton impose sa religion au grand dam du Grand prêtre d’Amon et décide de faire bâtir une nouvelle capitale. Au 3e, son palais est investi par les prêtres d’Amon et leurs alliés. Akhenaton est tué, son fils Toutankhamon lui succède et l’ancienne religion polythéiste est rétablie. Le tableau suivant se situe de nos jours et montre des touristes visitant les ruines de la cité d’Akhenaton. L’opéra se conclut par un épilogue dans lequel apparaissent les spectres du pharaon assassiné, de son épouse et de sa mère.

1er au 7 nov, Opéra de Nice. Rens: opera-nice.org

(photo : Philip Glass © Danny Clinch)