Sauvez les librairies, mangez Jeff Bezos !

Sauvez les librairies, mangez Jeff Bezos !

C’est de l’humour bien sûr… Il n’est pas question de manger qui que ce soit, mais vous aurez compris le principe : il s’agit aujourd’hui de lutter pour la survie de nos chères librairies qui, comme de nombreux commerces de proximité, se retrouvent une nouvelle fois touchées par ce deuxième confinement. Pour remédier aux décisions ubuesques du gouvernement et tenter d’éviter de remplir encore davantage le portefeuille du fondateur d’Amazon, un site web vous sera probablement très utile en ce moment : librairiesindependantes.com.

On est tous d’accord pour dire qu’interdire aux librairies d’ouvrir est juste absurde. Ce n’est pas une question, bien sûr qu’on est tous d’accord ! Et à toi, que je vois sceptique derrière ton écran, te disant « oui, mais sont-elles vraiment des commerces de première nécessité ?« , je n’ai qu’une chose à dire : mais que fais-tu sur le site de La Strada ? Car le choix du gouvernement de restreindre l’ouverture des librairies, limitant leur rayon d’action au « drive » et aux livraisons, ouvre un boulevard digne des Champs-Élysées au géant Amazon, qui doit avoir les yeux brillants à la vue des recettes qui lui sont promises durant ce nouveau confinement qui, rappelons-le, ne touche pas que la France…. Et ce n’est pas l’injonction faite aux supermarchés de fermer leurs rayons librairies qui va faire avancer le débat.

Seule éclaircie à ce jour, l’État vient d’annoncer la prise en charge des frais d’envois postaux pour les libraires… Invitée dans la matinale de LCI le 2 novembre, la Ministre de la Culture Roselyne Bachelot qui avait déjà annoncé une première mesure visant à renforcer le poids du secteur du livre face au géant américain, en matière de livraison. « Nous avons obtenu que les tarifs postaux des libraires soient considérablement diminués (…) Nous allons diviser les tarifs postaux d’envoi des livres au moins par 3 ou 4« , a-t-elle expliqué. Mais est-ce suffisant ? Car Amazon, grâce à son organisation que l’on pourrait qualifier d’inhumaine, dispose déjà de tarifs d’expédition extrêmement avantageux qui s’élèvent à… 0,01 €. Impossible donc de rivaliser pour les libraires, ou à devoir s’assoir sur leurs maigres marges. L’Etat est donc allé un peu plus loin aujourd’hui, en annonçant la prise en charge de la quasi-totalité des frais d’envois. « Ce dispositif permettra aux libraires de ne facturer à leurs clients que les frais de port au tarif minimum légal, soit 0,01€ » ont indiqué les ministres de l’Économie et de la Culture, Bruno Le Maire et Roselyne Bachelot, dans un communiqué. Précisant que sont concernés les librairies « répondant aux critères de taille TPE et PME dont la vente de livres neufs est l’activité principale« .

Signalons au passage qu’il aura tout de même fallu une pandémie pour que le gouvernement entende enfin les librairies qui réclamaient depuis des années des mesures sur les envois postaux. Le site actualitte.com nous apprend notamment que « depuis 2008 au moins, ces tarifs sont en débat, et l’introduction de nouvelles règles en 2015 avait un peu plus compliqué l’envoi de livres par La Poste. Au-delà de 3 centimètres d’épaisseur, il était désormais obligatoire de recourir au Colissimo, contre le tarif lettre auparavant, ce qui occasionnait une hausse de prix non négligeable« … Sans cette mesure par exemple, pour envoyer « un livre de poche à 8 € […] le tarif, c’est 6,35 €« , expliquait Roselyne Bachelot. Espérons que cette disposition perdure…

Alors pour contrer l’hydre américain et soutenir les nombreuses librairies indépendantes qui n’ont pas nécessairement la logistique, ou tout simplement pas de site web à leur disposition pour la vente par correspondance, une solution existe : librairiesindependantes.com. Premier moteur de recherche de livres en France, il fédère 16 portails de libraires indépendants, nationaux, régionaux ou spécialisés (par chez nous, citons Les Libraires du Sud), soit plus de 1000 librairies implantées sur l’ensemble du territoire. Il donne accès instantanément aux quelque 20 millions de livres disponibles dans ces librairies, et permet surtout de favoriser un commerçant qui s’engage dans la vie de votre ville et de votre quartier !

Comment ça marche ? Eh bien, tu tapes dans le moteur de recherche le bouquin que tu recherches (illustration ci-dessus), tu indiques ta localisation et le mode de livraison souhaité (retrait en magasin ou envoi à domicile, si possible). Il se charge ensuite de te donner les propositions les plus adaptées. Tu choisis l’une d’elles et le tour est joué (illustration ci-dessous). Au passage, je te conseille vivement la lecture de cet excellent ouvrage (que l’on ne souhaite pas prophétique) : Station Eleven d’Emily St. John Mandel. Certes, ce n’est pas joyeux, mais c’est de circonstance !