Petite histoire de la librairie française

Petite histoire de la librairie française

Elle était considérée comme non-essentielle il y a encore quelques semaines… Ce livre passionnant sur l’histoire de la librairie nous révèle toute l’importance historique de ces institutions culturelles au cours des siècles.

Un commerce dispensable pour certains, qui a connu son lot de censures et de mains-mises sous différents pouvoirs se cachant derrière la défense de la morale ou la volonté de préserver un ordre établi. Après tout, qu’y a-t-il de plus dangereux qu’une idée ? Si on trouve les premières traces de livres au 13e siècle, la production se limite aux textes religieux et scientifiques. Pas étonnant donc de retrouver les premières librairies aux abords des universités. Mais c’est l’introduction de l’imprimerie en France à partir de 1470 à La Sorbonne qui va booster la production des livres et multiplier la naissance des librairies.

Imprimeurs, éditeurs et libraires, les rapports entre ces trois entités ont connu des hauts et des bas fluctuants entre les législations et les époques. Si la censure fut abolie en 1789, en 1949 on était encore condamné pour la vente du Deuxième Sexe de Simone de Beauvoir, ou par la simple possession de J’irai cracher sur vos tombes de Boris Vian. Regroupés en divers syndicats, les libraires se sont battus de tout temps pour survivre dans une profession qui fait avant tout appel à la passion. Les premiers libraires devaient même suivre une formation !

Combat pour le prix unique, combat contre la grande distribution et aujourd’hui contre Amazon et la dématérialisation, la librairie n’en finit plus de résister à cette mort annoncée depuis des décennies. La raison est simple, le contact avec des humains passionnés et passionnants qui vous font partager l’amour de la lecture. Avant le télétravail, c’était à la Librairie Masséna, à Nice, que j’aimais déambuler et faire mes commandes ; dorénavant c’est à La Pléiade, à Cagnes-sur-Mer. Ce n’est pas de la rapidité ou des bas prix que je cherche, c’est du conseil, de l’écoute, du savoir. Et si je dois retenir une chose positive de cette période, c’est la mobilisation pour le maintien de l’ouverture des librairies. Voir la queue devant leurs boutiques : rien que pour cela, ça méritait d’être vécu !

Petite histoire de la librairie française
Patricia Sorel
La Fabrique Editions

(photo : Petite histoire de la librairie française © FB Librairie l’arbre à lettres)