24 Mar La Fête du Court Métrage… C’est encore à la Maison
En 2020, alors que le premier confinement nous propulsait dans un mauvais scénario de science-fiction, la Fête du Court Métrage avait fait front et se réinventait dans l’urgence pour devenir l’inédite et singulière Fête du Court Métrage à la Maison. Elle ne sera finalement pas si singulière que ça, puisqu’un an plus tard, elle remet ça : du 24 au 30 mars, les 150 films de la programmation seront une nouvelle fois à découvrir gratuitement depuis chez soi !
Cette manifestation annuelle, qui se déroule sur tout le territoire national, est pourtant l’occasion de découvrir des oeuvres cinématographiques dans des lieux spécialement dédiées et magnifiquement adaptées à leur visionnage : les salles obscures. Mais si ! Souvenez-vous ! Ces sortes de théâtres dont les comédiens sont animés par la magie de la projection sur des écrans géants, le tout ambiancé par un système sonore qui vous immerge au sein de l’oeuvre comme nulle part ailleurs. Ce la fait désormais un an que nous nous réfugions chez les Netflix, Amazon Prime et autres Apple TV pour nous mettre de l’image en mouvement sous la dent… On en oublierait presque l’existence des cinémas… Bon j’exagère un peu, puisque La Strada et tous les artistes qui souffrent de la situation sont là pour nous rappeler régulièrement combien les cinémas, les théâtres, les salles de concert et tous les lieux dédiés aux arts et à la Culture en général nous manque terriblement.
La galaxie du court est déjà en orbite
6000 lieux, répartis dans 3250 communes françaises, réunies autour de 21 villes ambassadrices, s’étaient inscrits pour organiser des séances dans l’espoir de pouvoir recevoir du public, des invités, échanger, partager, rigoler, prendre du bon temps ensemble autour de quelques projections. Mais la flambée épidémique en a décidé autrement… La Fête du Court Métrage est donc de nouveau à suivre à la maison : seul, en famille ou entre amis. Ah non, ce n’est pas possible en fait ! Ou avec le masque sur le nez… Ou dehors, puisqu’on a le droit de se confiner à l’extérieur avec quelques proches… Ou pas. Je ne sais plus en fait. Je n’y comprends rien à leurs mesures… Bref ! Fort de l’expérience 2020, une nouvelle proposition en ligne a été pensée par l’organisation : La Galaxie du court. Elle permet à tous, depuis ce mercredi 24 mars (et pour une durée d’une semaine), de découvrir les 150 films courts, ainsi que du contenu additionnel, en accès libre sur simple inscription. Pour vous aider à faire vos choix parmi les 150 propositions, 23 programmes ont été composés au sein de 6 grandes thématiques.
INCOUNTOURNABLES. La crème de la crème des acteurs.rices et réalisateurs.rices français.e est réunie dans des programmes de courts métrages devenus « classiques ». À l’image de l’excellent Échec au Capital de Michel Hazanavicius, l’excellent réalisateur des excellents OSS 117 ou du non-moins excellent film, si ce n’est plus (ce qui ne veut absolument rien dire !), La Classe Américaine : Le Grand Détournement. Dans cet Échec au Capital, le cinéaste français revient sur un moment de l’Histoire de l’Économie, en imaginant le moment où Karl Marx annonce à son poto Friedrich Engels, sa décision d’arrêter d’écrire Le Capital. Les livres II et III furent en effet rédigés et publiés par Engels entre 1885 et 1894. Comme vous pouvez vous en doutez, un grand moment de déconne d’un petit quart d’heure vous attend !
JEUNE PUBLIC. Des programmes à destination des minots : de l’aventure, de l’émotion, du rire, du mignon, du coquinou…
GÉNÉRATIONS. À chaque année son sujet ! Cette année, la thématique s’articule autour de l’idée de Générations, avec des oeuvres ouvrant le débat entre les âges et la confrontation des points de vue.
UNITAIRES. Le meilleur du très court. Mais genre, très très court… C’est bien simple le plus court dure 58 secondes, s’intitule Attention au Loup !, et propose une variation très sympa du Petit Chaperon Rouge sous forme de film d’animation. Une réalisation de Nicolas Bianco-Levrin et Julie Rembauville.
AMIS DU COURT MÉTRAGE. La région Île-de-France et Miyu distribution, lauréat du prix UniFrance/La Fête du court 2020, ont eu “carte blanche” pour concevoir des programmes spécialement créés pour l’occasion.
TALENTS. Une sélection de réalisateurs, compositeurs, comédiens et scénaristes prometteurs du cinéma français. Parmi eux, Sofia Alaoui, qui vient de remporter le César 2021 du Meilleur court métrage pour Qu’importe si les bêtes meurent. Le pitch ? Dans les montagnes de l’Atlas, Abdellah, un jeune berger et son père, sont bloqués par la neige dans leur bergerie. Leurs bêtes dépérissant, Abdellah doit s’approvisionner dans un village à plus d’un jour de marche. Il arrive au village et le découvre déserté à cause d’un curieux événement qui a bouleversé tous les croyants…
Conserver le lien
Important à savoir : certains films ne sont accessibles qu’avec un pass cinéma. Ce mode d’accès a été imaginé en accord avec les salles de cinéma « pour que le court métrage conserve un lien privilégié avec le grand écran« , indique l’organisation. Pour ce faire, rendez-vous sur le site ou la page FB des cinémas partenaires (liste des participants par ici). Attention, chaque salle partenaire ne dispose que d’un nombre restreint de places pour ces séances exclusives. Du côté de chez nous, la Cinémathèque de Nice propose de remporter 200 pass en répondant à quelques questions de culture cinématographique. Alors, on se bouge ! D’autant plus qu’elle vous donnera la possibilité de visionner une sélection de courts en soutien à la nouvelle création et aux jeunes talents, ainsi qu’un programme Plan-Cul la praline composé de 4 films érotico-trash. Et rien que pour ça, ça vaut le coup, bande de coquins…
Sans transition, signalons enfin que malgré l’annulation de la Fête dans les lieux qui accueillent du public, l’association ambassadrice pour la région, j’ai nommé Héliotrope, qui organise chaque année le fameux Un festival c’est trop court, maintiendra les séances scolaires auprès des établissements de la région, en partenariat avec la Cinémathèque de Nice. Des médiateurs de l’éducation à l’image se relaieront dans les classes ayant sollicité des « projections accompagnées ».