Playtime Box : la caravane culturelle

Playtime Box : la caravane culturelle

L’association Playtime Project lance un nouveau projet culturel et artistique singulier, ce vendredi 26 mars au Lycée Bristol de Cannes : la Playtime Box.

Alors, c’est quoi cette Playtime Box, me direz-vous ? C’est « une caravane vintage pliante de 1977 entièrement rénovée, repensée et réaménagée en un espace d’exposition et d’expérimentation mobile », nous indiquent les deux femmes initiatrices du projet, Julie Mège et Hélène Girault. A l’origine de multiples concerts et expositions depuis près de 15 ans dans la région, les acolytes se sont lancées il y a quelques mois dans la rénovation de ce véhicule avec l’idée de créer un « micro lieu » destiné à présenter dans l’espace public de multiples formes de création (exposition de peinture, de photographie, installation plastique, numérique ou sonore, projection, performance, concert expérimental…) aux curieux de tous poils, et à offrir aux artistes un « espace de recherche atypique, un laboratoire au cœur de la cité ».

La Playtime Box s’installera où le vent la portera, en ville ou à la campagne, et dans des territoires parfois difficilement accessibles autrement qu’avec cette « capsule mobile », pour « créer la rencontre inattendue » et faire « l’expérience d’une fenêtre ouverte sur le monde, sur la création, sur l’autre, sur nous-même dans un rapport à l’oeuvre inédit ». Cette idée n’est sans rappeler celle du musicien électro et saxophoniste Thylacine, qui a sillonné durant 3 mois l’Amérique du Sud à bord d’une caravane-studio. Au volant de son véhicule, il était parti, le long de la Cordillères des Andes, à la rencontre des habitants du continent, enregistrant voix et ambiances au gré des rencontres et des lieux visités. Le résultat ? Le très bon et très orignal album Roads Vol.1, paru en 2019.

Déambulation statique avec Pep Karsten

La Playtime Box débutera son périple artistique et culturel ce vendredi 26 mars au Lycée Bristol de Cannes, puis enchaînera avec le Lycée Stanislas début avril, dans le cadre du label 100% EAC de la Ville de Cannes. « Des fenêtres ouvertes sur le monde où le spectateur déambule dans les paysages comme si la caravane était en mouvement. Une invitation au voyage et une immersion en musique avec une bande originale mixée par l’artiste, à la manière d’un road movie. » Voilà la promesse engagée par l’association maralpine, à l’occasion de ce premier événement qui proposera une exposition de 10 photographies de l’artiste Pep Karsten, avec qui Playtime Project avait déjà travaillé en 2009, à l’occasion de l’exposition De l’autre côté du miroir au feu-MUSEAAV de Nice, où il avait présenté la moderne et (presque) dérangeante série Supra. Les vernissages dans les lycées cannois seront marqués par des DJ set de Thomas Dusseune, pendant la pause déj’, pépère… Un privilège pour ces jeunes, qui se sont déjà octroyés la totalité de la programmation culturelle de la ville ! Et nous, simple mortels ayant très largement dépassés l’âge de la révolte, que nous reste-t-il ? Eh bien, le streaming…

Alors que les Alpes-Maritimes sont confinées pour encore au moins trois semaines, la série Rise illustrera en images les pérégrinations de l’artistes à travers des « paysages ouverts et grandioses », qui sont autant de « tableaux naturels et majestueux » offerts par le département. Une respiration bienvenue pour ces lycéens qui vivent leur jeunesse sous cloche depuis plus d’un an.

Après une série post-apocalyptique, intitulée Renaissance, tournée dans l’ouest des Etats-Unis, l’artiste a souhaité représenter ici « la vie, la liberté, la contemplation et les trésors qui sont à la portée de notre regard, merveilles parfois ignorées », mue par des envies de voyage et de contemplation, concepts quasiment oubliés depuis le début de la pandémie… Puisant son inspiration dans le cinéma, Pep Karsten a choisi d’accompagner ses « décors de scène de films imaginaires » d’un mix musical, comme une bande originale illustrant ses prises de vues. En résulte, une sorte de road movie statique et imaginaire baigné d’ambiances solaires où le genre western rencontrerait la science-fiction dans ce qu’elle a de plus aérienne…

Restez connectés, car nous reviendrons très prochainement sur cette première expérience de « culture en mouvement » en compagnie de leurs instigatrices !