
06 Avr L’Opéra de Toulon s’invite à la maison
« L’Opéra de Toulon poursuit sa programmation par voie numérique » annonce sa chargée de communication Valérie Caranta. Rendez-vous les 3 et 10 avril, sur le site internet, la page Facebook et la chaîne YouTube de la maison varoise pour découvrir les deux captations réalisées.
La Symphonie n°3 en ut majeur, Op. 52 de Jean Sibelius (vidéo ci-dessous) et le Poème de l’Amour et de la Mer d’Ernest Chausson constituent le programme de ces deux concerts interprétés par l’Orchestre Symphonique de l’Opéra de Toulon, sous la direction musicale du maestro Jurjen Hempel, le second en compagnie de la mezzo-soprano Isabelle Druet. Ils seront respectivement visibles et audibles dès les 3 et 10 avril, et pour une durée d’un mois.
Un opéra vide, déserté
Caméras et micros dispersés pour ne pas perdre un seul instant, il n’y avait pas un bruit à l’Opéra, ce vendredi 26 mars avant le lancement de l’enregistrement… Concert rouge et noir, « stendhalien » ! Sur la scène, ancrée pour l’occasion aux fauteuils d’orchestre rouges, plus de 50 musiciens tout de noir masqués et de noir vêtus, concentrés, peuvent être enfin réintégrer l’Opéra et jouer… même si le public manque à ces moments uniques.
Les violoncelles attaquent après que Laurence Monti, sublime violon super soliste, ait donné le La ! On perçoit l’influence de la musique populaire finlandaise dès les premiers motifs dont les violoncelles s’emparent avec notamment Manuel et Natacha Cartigny. Aux côtés de Laurence Monti et Jurjen Hempel : Benoit Salmon, premier violon solo. L’harmonie se distingue avec les remarquables soli de Guillaume Deshayes, hautbois, de Boris Grelier, flûte et de Frank Russo, clarinette.
De Helsinki à Toulon, l’amour de la mer
Cette Symphonie n°3 de Sibelius, créée à Helsinki le 25 septembre 1907 par l’orchestre philharmonique de la ville, et dirigée par le compositeur lui-même, est considérée comme plus « classique » que ses œuvres précédentes.
Si Jean Sibelius (« Jean est mon nom de musicien disait Johan à ses proches »), compositeur plus connu pour Finlandia, devenu l’hymne de sa patrie, n’a pas réussi à composer l’oratorio Marjatta, malgré plusieurs tentatives, le thème de La prière à Dieu a cependant fini comme l’idée de chant au cœur du final de cette symphonie…
En 1906, Jean Sibelius termina La fille de Pohjola, poème symphonique dont les esquisses contiennent des éléments qui se retrouvent dans sa 3° symphonie… Il semble aussi que cette dernière ait reçu, comme c’est souvent le cas avec Sibelius, des idées qui ont peu à peu perdu leur sens au cours du processus de composition quand la matière a été retravaillée en termes purement musicaux. Il s’agit là de la plus compacte de ses symphonies, comportant 3 mouvements, le dernier étant un scherzo fusionné avec le final… Rien ne se perd !
Avec le Poème l’amour de la mer d’Ernest Chausson, l’orchestre symphonique de l’Opéra de Toulon rehausse la remarquable voix de la mezzo-soprano colorature Isabelle Druet, lauréate du Concours Reine Elisabeth. Écrite entre 1882 et 1892, cette composition pour voix et orchestre dédiée à Henri Duparc, constitue avec la Chanson perpétuelle son œuvre majeure. À la croisée du romantisme de Berlioz et Franck, du langage wagnérien et du symbolisme du jeune Debussy, Ernest Chausson est une figure singulière de la musique française. Cette partition unique dans le paysage musical de l’époque, est certainement son chef d’œuvre. À la fois cantate profane, monologue, cycle de mélodies, sur des poèmes de son vieil ami Maurice Bouchor. Prière extatique et dépressive…
« En attendant de vous revoir très bientôt, conservons ce lien si précieux qui nous unit. Restons connectés ! », conclut Valérie Caranta, à l’adresse du public qu’elle espère nombreux devant son écran.
(photo Une : Orchestre Symphonique de l’Opéra de Toulon, lors de la captation © Claudie Kibler Andreotti)