Comme un air de fête à Scène 55

Comme un air de fête à Scène 55

Au mois de mars dernier, Scène 55 soufflait ses quatre bougies. Un anniversaire discret pour cette jeune structure qui, comme tous les lieux culturels, se démenait entre reports, projets et annulations. Il y a donc comme un air de fête en ce mois de juin à voir le retour des spectacles au 55, chemin de Faissole. Petit tour d’horizon de ce qui s’y prépare.

Le théâtre frappe les trois coups

Dès le 6 juin, le théâtre est de retour avec Je me souviens (ou la fresque sociale d’un village menacé par la disparition), une pièce de Paul Platel dans laquelle le cynisme s’enrobe de tendresse. Plus rien ne va lorsque la dizaine de personnes qui travaillent dans l’usine d’un petit village apprend que celle-ci va être délocalisée. Mais la remise en question, mettant chacun face à ses propres fantômes, devient l’occasion d’imaginer d’autres lendemains. Une histoire qui a séduit Ariane Mnouchkine lors de sa création puisque la réalisatrice n’a pas hésité à apporter son soutien à Paul Platel pour lui permettre de mener à bien son projet. Un beau gage de confiance.

Musique classique pour tous les goûts

Trois concerts ensuite pour apprécier deux facettes de la musique classique : l’une intimiste, l’autre orchestrale. Gautier Capuçon est incontestablement l’un des meilleurs violoncellistes actuels. Avec l’album Intuition, il est parti à la recherche des musiques qui l’ont guidé dans son approche de l’instrument. Il sera accompagné de Jérôme Ducros au piano pour une rencontre sous le signe du charme et de la virtuosité.

Le deuxième rendez-vous permettra de ressentir toute l’émotion dégagée par le Requiem de Mozart grâce à l’interprétation du Chœur Région Sud et de l’Orchestre de Cannes, dirigés par Michel Piquemal.

Puis en juillet, ce sera au tour de l’Orchestre des Jeunes de la Méditerranée (OJM), réunissant une centaine de jeunes musiciens d’une vingtaine de nationalités différentes sous la houlette du chef d’orchestre britannique Duncan Ward (qui a notamment participé à l’ouverture des Jeux Olympiques de Londres), de dérouler un programme autour de Kendall, Ravel, Berio et Farrenc.

Corps en mouvement

La danse prendra également place à Scène 55. W.A.M – We are Monchichide la Cie Wang Ramirez est un duo dans lequel se côtoie la poésie, la virtuosité et la diversité. Celle-ci est d’ailleurs au cœur de la pièce qui interroge la notion de l’identité multiple portée par les individus. S’inspirant de leur propre histoire puisqueHonji Wang est née en Allemagne de parents coréens et Sébastien Ramirez est né en France de parents espagnols, les deux chorégraphes qui fusionnent depuis plusieurs années leur travail, abordent ce vécu non sans humour.

Le 31 juillet, Scène 55 propose un bonus aux allures de feu d’artifice en invitant la Tap Factory. Depuis plusieurs années, ces athlètes qui mêlent avec brio acrobaties, danse hip-hop et même claquettes au son des percussions, font le bonheur des scènes internationales. Pas une seconde de répit dans cette usine où la cadence est menée avec énergie, surprise, humour et charme.

L’avenir se prépare aujourd’hui

Pour les années à venir, Scène 55 accentue son soutien envers la scène chorégraphique. Eric Oberdorff et la Cie Humaine seront associés à ce lieu pour les trois prochaines années. L’univers du chorégraphe pourra d’autant plus rayonner qu’il bénéficiera d’un espace de création doté d’un personnel technique qualifié. Ce projet s’articule autour des trois axes fondamentaux de la compagnie qui sont le film de danse, la création sur scène, mais aussi dans des espaces alternatifs comme les jardins ou les musées, ainsi que la danse pour tous les publics, envisagée notamment par le biais de projets pédagogiques destinés aux élèves et étudiants, de rencontres et de moments d’échange avec le public.

(photo Une : Je me souviens © Théâtre des Évadés)