Cannes, grand écran de nos soirées

Cannes, grand écran de nos soirées

Privé en 2020 de l’un de ses plus grands rendez-vous de l’année, le Festival du Film, le Palais des Festivals à Cannes se rattrape en mettant le 7e Art à l’honneur durant tout l’été. Le cinéma donnera le ton à l’ensemble de la programmation estivale.

Celle-ci s’installera sur la terrasse du Palais permettant de profiter d’un cadre magnifique et d’une luminosité exceptionnelle lorsque le jour s’éclipse peu à peu pour laisser place à la nuit et aux spectacles. Durant plusieurs mois, les écrans ont pris le dessus dans nos vies. Il devenait urgent de retrouver un lien sans interface en revenant au spectacle vivant. Alors, cet été, on chantera, on dansera et on partagera l’enthousiasme des musiciens sur scène.

La bande son de l’été

La venue de Goran Bregovic et l’Orchestre des Mariages et des Enterrements est synonyme de fête. De plus, le lien de Goran Bregovic avec le cinéma est intrinsèque puisqu’il a été compositeur de musiques pour de nombreux films d’Emir Kusturica, mais aussi pour Patrice Chéreau ou Radu Mihaileanu. Il proposera un best of de ses créations qui se démarquent par une grande variété de techniques tout en faisant résonner ses origines serbes. Sa musique des Balkans et des peuples Roms répand une véritable énergie communicative à laquelle il est impossible de résister.

Dans un tout autre registre, Nathalie Dessay qui a été six fois consacrée aux Victoires de la musique classique, présentera un projet entamé avec Michel Legrand. La collaboration entre les deux artistes a donné lieu à deux albums. Pour son programme Legrand Enchanteur, elle est accompagnée d’un quartet de jazz dirigé par Pierre Boussaguet, lui-même ami du célèbre compositeur. Autant de mélodies qui ranimeront les images de films enracinées dans nos mémoires.

On appréciera aussi l’expérience d’un ciné-concert qui fera revivre le chef-d’oeuvre de Charlie Chaplin, Les lumières de la ville, accompagné par l’Orchestre de Cannes et son chef Benjamin Levy. La phalange azuréenne qui ouvrira par ailleurs la saison le 22 juillet avec un Hommage à Piazzolla.

Fredonner pour exister

La chanson française donne des ritournelles qui s’inscrivent à vie dans nos têtes. Le chanteur aux yeux revolver revient à nous alors qu’il mène également une carrière d’acteur bien remplie. Marc Lavoine, vous l’aurez reconnu, s’est même offert un succès littéraire avec un premier roman autobiographique. Pourtant, il éprouve régulièrement le besoin de retrouver le public pour partager ses émotions. De son côté, Benjamin Biolay, auréolé de sa double récompense aux Victoires de la Musique investira la scène en formation rock avec son neuvième album Grand Prix. Entre deux créations, l’auteur-compositeur-interprète apprécie aussi de passer devant la caméra où il multiplie les rôles…

La danse fait aussi son cinéma

Les compagnies de danse invitées ont aussi joué le jeu en proposant des pièces chorégraphiques en lien avec le cinéma. Pour le collectif Pockemon Crew, la création Silence, on tourne ! est l’occasion de rappeler les origines du mouvement de danse hip-hop. Dès les années 40, certaines scènes dansées du cinéma américain laissent voir les prémices de ce mouvement qui a explosé dans les années 80. Pour Julien Lestel, le cinéma est plutôt une source d’inspiration s’ouvrant sur la rêverie avec Dream. Deux pièces qui marquent le choix de la diversité en matière chorégraphique, à l’image du prochain Festival de Danse qui se déroulera du 27 novembre au 12 décembre.

22 juil au 19 aou, Terrasse du Palais des Festivals, Cannes. Rens : palaisdesfestivals.com

(photo : Goran Bregovic © Rakia)