
04 Oct Scène 55, la folie de la danse
La scène mouginoise est devenue un lieu majeur de la région pour apprécier des spectacles de danse de grande qualité. Preuve en est avec Folie (sud), une pièce du répertoire de Claude Brumachon, et Carmen dans une version de José Montalvo.
Folie des corps, folie du monde, cette folie aussi qui pousse à combattre pour vivre, lutter pour aimer. Folie, imaginé par Claude Brumachon, est né en 1989 à l’occasion du bicentenaire de la Révolution française. L’intensité et l’énergie qui l’animent en ont fait une référence dans l’histoire de la danse contemporaine. En 2017, elle connaît une nouvelle étape lorsque l’Institut Français de Madagascar propose une résidence afin de remonter la première partie de l’œuvre avec des danseurs locaux. Mais dans un élan peu commun, les danseurs ont su se réapproprier l’œuvre dans son entièreté transformant Folie en Folie (sud), tout en lui conservant la même force et la même singularité. Folie (sud) est une révolte qui gronde, mais qui nous rappelle aujourd’hui que nous sommes toujours bien vivants.

Heureusement l’apaisement suit toujours les grands bouleversements et à Scène 55, il sera mis en œuvre par José Montalvo avec sa version de Carmen torö, torô, torõ. Si, là aussi, il est question d’amour et de liberté, l’univers qui nous y renvoie s’avère infiniment plus doux. C’est dans les souvenirs de sa vie familiale que le chorégraphe a trouvé la source d’inspiration pour créer cette pièce particulièrement joyeuse et espiègle qui s’adresse à un large public, y compris aux plus jeunes. Pour façonner son personnage, il s’est inspiré de sa grand-mère catalane et de sa mère danseuse de flamenco, lesquelles donnent ainsi plusieurs visages à l’héroïne. En fait, à travers une Carmen démultipliée, c’est à toutes les femmes que le chorégraphe souhaite rendre hommage.
Dans cette pièce, on retrouve bien sûr les éléments qui caractérisent le travail de José Montalvo notamment le recours à la vidéo, mais aussi la mixité des danses vers laquelle il s’est orienté en faisant appel aussi bien à la danse contemporaine qu’au breakdance et au flamenco. Au-delà de la création esthétique, José Montalvo se réclame des grands thèmes polémiques de notre société : l’exil, personnifié par Carmen, gitane issue d’un peuple itinérant, ou la mixité, qu’il symbolise à travers la diversité de ses danseuses et danseurs.
Folie (sud): 8 oct 20h30 / Carmen torö, torô, torõ: 19 oct 20h30. Scène 55, Mougins. Rens: scene55.fr
(photo : Carmen torö, torô, torõ © Patrick Berger)