
05 Oct Don Giovanni, l’opéra absolu
Deux actes. Quatre représentations. Opéra-bouffe italien du XVIII° siècle, ici mis en scène par Daniel Benoin, Don Giovanni de Mozart lancera la saison lyrique de l’Opéra de Toulon.
Flanqué de son valet Leporello (Pablo Ruiz), Don Giovanni (Guido Loconsolo) parcourt Séville en fieffé séducteur. Donna Anna (Anaïs Constans), fiancée à Don Ottavio (Emanuele D’Aguanno), refuse ses avances et se met sous la protection de son paternel, le Commandeur. Mais une nuit, alors que Don Giovanni s’est introduit dans la maison de « sa » belle, s’engage un duel qui verra tomber le Commandeur… Quel amateur du genre n’a pas été parcouru de frissons lorsque, glacée, l’impressionnante statue apostrophe violemment Don Giovanni ? Ce redoutable commandeur sera interprété à Toulon par Ramaz Chikviladze, un artiste que Daniel Benoin apprécie particulièrement.
« Don Juan ? C’est le plaisir de retrouver Daniel Benoin, directeur du grand théâtre d’Antibes. Nous sommes en pleine répétition des solistes. Belle distribution. Nous avons un beau Don Juan, une belle Elvire, des artistes plutôt jeunes qui ont les physiques des rôles. Même le commandeur est massif comme une montagne des Carpates dont il est originaire !« , indique Claude-Henri Bonnet, directeur de l’Opéra de Toulon. « Côté sanitaire, c’est compliqué. Tout le monde est obligé de porter le masque, de respecter les distances. Cela modifie le jeu d’acteur et de la mise scène en général…«
Daniel Benoin a déjà mis en scène Don Giovanni en 2018, à l’Opéra de Nice et dans son théâtre Anthéa, à Antibes. « Des difficultés, il y en a toujours… Mais cela aiguise l’imaginaire ! Cela va donc être différent de Nice et Antibes. En mieux !« , souligne-t-il. « Pendant très longtemps, je voulais créer Don Giovanni comme j’avais fait Don Juan de Molière – la scène se passe en Sicile ! Je l’avais imaginé sur une plage, entouré de sculptures romaines, en lisière d’une forêt… Je voulais faire celui de Mozart comme ça. Mais Mozart n’est pas Molière ! Et en une nuit, j’ai tout changé. C’est tout de même la révolte d’un homme contre Dieu ! On verra donc Don Juan sur son lit de mort, mais un lit de 16m sur 10! » Un lit fabriqué sur-mesure qui occupe la quasi-totalité du plateau et sur lequel notre héros se remémore tout ce qu’il s’est passé, entre cauchemars et hallucinations… « En tenue de deuil, tous les personnages de l’Opéra l’entourent. Tous jouent sur le grand lit, ce sera très novateur« , conclut l’alsacien, toujours très créatif.
L’Orchestre et le Choeur de l’Opéra de Toulon, dirigés par Jordan de Souza, accompagneront les comédiens-chanteurs, tandis que des vidéos émailleront ce magistral « dramma giocoso » en deux actes de Mozart, composé sur le livret de Lorenzo da Ponte. Inspiré du mythe de Don Juan, il fut créé à Prague, au Théâtre des États, le 29 octobre 1787.
8 au 14 oct, Opéra de Toulon. Rens: operadetoulon.fr
(photo : Don Giovanni, mis en scène par Daniel Benoin © Dominique Jaussein)