Y’a pas que les grands qui s’aiment

Y’a pas que les grands qui s’aiment

Dans un monde en guerre, une jeune fille peut-elle écouter ses désirs ? Olivier Py nous donne des éléments de réponse – en chansons – dans L’Amour Vainqueur, le 12 octobre sur la Scène 55 de Mougins.

Pour avoir désobéi au nom de ses sentiments amoureux, une princesse est enfermée dans une tour par son père. Quand elle s’en échappe sept ans plus tard, elle découvre un monde détruit, mais n’en décide pas moins de retrouver son prince charmant, qui dissimule son visage sous un masque, car convaincu d’être défiguré. La jeune femme va alors côtoyer le peuple des mendiants et des éclopés en tentant d’échapper au joug menaçant d’un général qui sème le chaos…

Ainsi se présente L’Amour Vainqueur, nouveau spectacle d’Olivier Py inspiré du Demoiselle Maleen des frères Grimm. L’adaptation d’une œuvre des conteurs allemands est un exercice auquel il s’est déjà essayé à trois reprises – La jeune fille, le Diable et le Moulin (1994 et 2014), L’Eau de la vie (1999) et La vraie fiancée (2008) – et qu’il apprécie tout particulièrement, car il incite à s’intéresser à toutes ces questions fondamentales que se posent naturellement les enfants, à les expérimenter de façon ludique, dans une langue accessible à tous, qui s’adresse aux « enfants et gens intelligents« , comme il aime le dire.

Dans L’Amour Vainqueur, Olivier Py allie chant et danse avec cinq personnages hauts en couleur (une princesse volontaire, un prétendant défiguré, un général diabolique, un jardinier écolo et une fille de vaisselle) et entraine son public dans un monde trouble où s’entrechoquent amour, travestissements et luttes… Un monde à l’image de celui dans lequel nous vivons. Il s’agit là d’un conte non pas moral, mais initiatique et engagé, qui met en avant un modèle de jeune fille forte et courageuse aux antipodes d’une princesse qui attend passivement qu’on vienne la délivrer. En plus d’un texte tout en alexandrins et très épuré, avec des réutilisations d’images monumentales, le décor signé Pierre-André Weitz donne à l’opérette un cadre harmonieux où évoluent les acteurs, audacieux et sincères. Un conte musical accessible aux enfants (dès 9 ans) et à tous ceux qui le sont un peu restés…

12 oct 19h30, Scène 55, Mougins. Rens: scene55.fr

(photo : L’amour vainqueur © Christophe Raynaud de Lage)