La prostitution, un thème difficile prochainement sur les planches

La prostitution, un thème difficile prochainement sur les planches

En 2020, entre 30.000 et 50.000 prostitué.e.s sont dénombré.e.s officiellement en France (92% sont des femmes – 48% sont des Françaises – 27% sont mineures) sans compter le phénomène en croissance des « sugar babies », ces nouvelles courtisanes du 21ème siècle.  La prostitution coûterait 1,6 milliard d’euros à la société française, dont 86 millions de coûts médicaux directs, c’est-à-dire les hospitalisations, ou encore la surconsommation de médicaments tels que les psychotropes. L’évasion fiscale liée à la prostitution en France s’estime à 853 millions d’euros.  (Sources INHESJ, Statista.com et ONDR). « Le plus vieux métier du monde », expression datant de 1888 utilisée pour qualifier l’activité de ces femmes de «   mauvaise vie » dans une société vérolée dans toute l’acception du terme fait toujours débat dans notre actualité. Cependant, la prostitution est-elle réellement un métier ? Un métier n’est-ce pas l’exercice d’une activité dans un domaine professionnel qu’on choisit, où on se forme, où on se sent grandi et utile et qu’on transmet mais surtout dont on est fier ? Combien de petites filles et de petits garçons rêvent-ils/elles de devenir prostitué.es ?

Prochainement, cette thématique qui touche la misère sociale et l’exploitation des êtres humains sera abordée au théâtre.

Dans l’adaptation théâtrale de Nana le roman d’Émile Zola par la comédienne Stéphanie Bosq, on retrouve la lutte des classes à la fin du XIXème s. et notamment le monde des courtisanes de la Belle Époque. Nana se prostitue pour échapper à sa condition misérable dont il est difficile de s’extraire. D’amants en amants, elle devient, Vénus, une actrice sans talents mais reconnue grâce à ses charmes qui lui permettent de collectionner les hommes riches jusqu’aux hauts-dignitaires du 2nd Empire et de fréquenter ainsi le Tout-Paris mondain et bien- pensant. Elle les ruine et se fait entretenir. Capricieuse et calculatrice, Nana, se venge ainsi  des humiliations subies. C’est toute l’hypocrisie d’une société et de ses mœurs qui y est décrite.

Pour cette adaptation en costumes d’époque, Stéphanie Bosq s’est entourée des comédien.nes, Nadine Ferrand, Jean-François Loppin, Marc Macchiarini, Maxime Farsetti, du metteur en scène Serge Millet et de l’accordéoniste, Mabrune.

Dans un registre plus contemporain et plus badin, on s’aventurera   prudemment dans La Rue de la petite vertu, une pièce humoristique écrite d’après les illustrations du caricaturiste Rémy Molinari et adaptée par Roland de l’Odéon qui a souhaité aborder ce thème sur un ton humoristique et léger. On plonge dans le monde de la nuit où de drôles de personnages se côtoient. On y découvre le Maire venu inaugurer cette rue au nom ambigu, le balayeur, des prostituées, le mac et bien d’autres personnages hauts en couleur.  Roland de l’Odéon sera sur scène aux côtés de Gwénaëlle Prigent, Pénélope, Marie-Neige Martin, Sébastien Morena, Olivier Bancel, de la pianiste, Sophie Tavera ainsi que du percussionniste Christophe Antipas.

Un hommage spécial sera rendu en l’honneur de Rémy Molinari disparu en juillet dernier, à travers une exposition de ses caricatures.

La rue de la petite vertu – le 23 octobre et en 2022 (date à venir) – Durée : 1h20 – A partir de 12 ans – Théâtre de L’Alphabet  – 19 Rue Delille 06000 Nice  – Réservation :  compagnie.alphabet@live.fr

Nana –  les 12, 13 et 14 novembre – Durée : 1h15 – A partir de 12 ans – Théâtre de l’Impasse – 4 Ruelle Saint-André 06300 Nice – Réservation : contact@theatre-impasse.fr ou sur www.billetreduc.com