03 Nov C’est pas c’que vous croyez
Anthea programme La Théorie de la Cie Lou Pantail. Associant projections et théâtre, cette plongée dans le parcours d’une théorie complotiste interroge les mécanismes qui poussent certaines personnes à croire ardemment un YouTubeur anonyme plutôt qu’un consensus de milliers de scientifiques BAC+15.
Alors que l’on termine avec entrain notre deuxième année de COVID, que les fêtes de fin d’année approchent et que les prochains mois seront consacrés à l’élection présidentielle, il est bon de se préparer aux bonnes discussions complotistes dans les familles. Pour cela, il y a deux écoles. Vous pouvez bien sûr aller vous-même vous confronter aux affres de la jungle des vidéos des différents réseaux sociaux sur les reptiliens « platistes », mais le risque est réel pour votre équilibre mental. Après 2h de vidéos sur les liens entre l’industrie du camembert et les sionistes, avec Carmina Burana en fond, vous serez devenu, au choix : totalement « éveillé à la véritude » ou, au contraire, particulièrement déprimé par l’état de la planète.
La meilleure solution reste encore d’écouter les professionnels, les spécialistes. Car pour relancer un peu d’esprit critique, certains se jettent dans la fosse. C’est le cas des artistes de la Cie Lou Pantail qui nous offrent La Théorie, écrit par Marie Yan et mis en scène par Valentine Caille. Au travers du parcours d’Alex, une lycéenne, d’Anne, une professeure d’histoire, et d’autres protagonistes, on s’immerge dans la rhétorique complotiste pour s’interroger sur la puissance de ce fonctionnement et sur ses dangers. Comment le doute légitime et sain se transforme, via les biais cognitifs, pour dériver et devenir paradoxalement une croyance irrationnelle. Parce qu’il y a plusieurs étapes intermédiaires dans le parcours qui mène de l’acceptation béate de la version officielle de l’affaire JFK à la conviction que la Terre est en réalité un donut recouvert d’un dôme de verre…
9 nov 20h30 & 10 nov 21h, Anthea, Antibes. Rens: anthea-antibes.fr
(photo : La Théorie © Cie Lou Pantail)