Se souvenir…

Se souvenir…

Le photographe Marc Pollini nous entraîne sur les traces de la Tempête Alex avec l’exposition La vallée avalée – la Vésubie, visible jusqu’au 2 janvier prochain à l’Espace culturel Lympia de Nice.

Il y a cette photographie, ce type de photographie qui est celui de tous les jours, qui consiste à figer des instants, à enregistrer et retenir des souvenirs heureux que nous pourrons nous remémorer. Puis il y a l’autre, la photographie documentaire, qui consiste à consigner des faits, des évènements, qui consiste à garder trace d’évènements heureux ou non, traumatiques ou non, des traces qui permettront de se souvenir, et qui font office d’hommage autant que de mémorial. C’est dans cette catégorie que s’inscrit la pratique photographie de Marc Pollini. Lui qui pendant 10 mois, et durant une trentaine de séjours, s’est rendu sur les lieux marqués par la tempête Alex qui a durement touché les vallées de la Roya et de la Vésubie, à l’automne 2020.

Le photographe s’est attaché à en montrer les ravages dans la vallée de la Vésubie, cette Vallée avalée en 24h et à jamais métamorphosée. Il y a documenté les stigmates d’un épisode méditerranéen tragique et hors-norme, mais au-delà d’un simple documentaire factuel, l’auteur pose un regard bienveillant sur cette situation, sur ces habitants rencontrés, ceux-là mêmes qui ont fait preuve de courage et solidarité pour traverser cette épreuve forte et violente. « La photographie est pour moi un processus qui déclenche une perception plus intime au monde qui m’entoure et en ce sens en élargit ma vision », indique le photographe. C’est un travail de mémoire, une façon de recréer ses paysages ravagés, ces ponts détruits, ces créations de l’Humain gommées par la nature, et de redonner accès à cette vallée isolée du monde durant un temps.

Outre l’exposition La vallée avalée – la Vésubie, Marc Pollini a publié un livre éponyme édité par la maison d’éditions De l’Air. Un ouvrage permettant de compléter « l’expérience ». Il est parfois nécessaire de se souvenir et de porter un regard distancié sur les faits, de les constater avec le recul nécessaire à leur survenance pour mieux s’en souvenir.

Jusqu’au 2 jan 2022, Espace Lympia, Nice. Rens: espacelympia.departement06.fr

(photo : Juste au-dessus du village de Saint-Martin-Vésubie se trouve le hameau du Boréon. La route a été ravagée par la petite rivière du Boréon qui est devenue un fleuve fou, emportant tout sur son passage. Le Boréon – 21 octobre 2020 © Marc Pollini)