Jongleur de mots

Jongleur de mots

Seul sur scène, Guillaume Gallienne s’empare de l’histoire de Saint-François d’Assise, passé par la moulinette des mots de Dario Fo. Un spectacle irrévérencieux et truculent.

« Un texte, un comédien de noir vêtu, une table, un tabouret et un projecteur poursuite… » Ces quelques mots du metteur en scène Claude Mathieu posent le contexte. C’est dans un dépouillement absolu, à l’image de ce que fut la vie du saint-patron des écologistes, que le Guillaume Gallienne, tour à tour humble ou excessif, grave ou insolent, nous conte l’incroyable existence de ce vagabond céleste qui avait décidé « d’épouser Dame Pauvreté« . Un homme qui prêchait aux oiseaux et considérait tout être vivant comme un frère, qui restaurait les églises et haranguait les foules qu’il croisait pour leur narrer les Évangiles en langue populaire… Ses conversations avec les animaux, son voyage à Rome pour rencontrer le pape Innocent III, les moments clés du parcours de François, le saint jongleur, le trublion, le révolutionnaire, le subversif, sont racontés au travers des mots de l’auteur italien, récompensé du prix Nobel de littérature en 1997, dont l’œuvre est aussi populaire que politique. « Pour moi, le seul en scène c’est une liberté totale. Je m’inspire beaucoup de la démarche de Dario Fo, proche du théâtre de rue », indique le comédien. Un spectacle où l’on emboîte joyeusement le pas d’un homme du XIIIe siècle, plus proche de nous qu’il n’y paraît dans ses préoccupations : l’argent, la pauvreté, la charité, le pouvoir, la douleur, la marginalisation, le respect de la nature, la violence, la guerre…

12 nov 20h30, Théâtre Princesse Grace, Monaco. Rens: tpgmonaco.mc / 16 au 21 nov, Anthéa, Antibes. Rens: anthea-antibes.fr

(photo : Guillaume Gallienne © DR)