Femmes exilées : lancement d’une pétition

Femmes exilées : lancement d’une pétition

Les femmes exilées sont invisibles et s’exposent a de doubles violences, celles de leur pays d’origine et celles rencontrées en Europe. L’Europe doit respecter ses engagements et protéger ces exilées des violences sociétales afin qu’elles obtiennent le droit d’asile. Lancement de la pétition dans toutes les capitales et principales villes européennes le 11 novembre, date symbolique, sur feministasylum.org. Pour rappel, l’immigration ne constitue pas un crime, l’immigration n’est pas un choix de vie…

Pinar Selek, militante turque, féministe, antimilitariste et sociologue, était aux côtés de Nicole Scheck, de l’association Habitat et Citoyenneté, de Teresa Maffeis, de l’Association pour la Démocratie à Nice et de l’avocate au barreau de Nice, Mireille Damiano pour cette 2e étape de mobilisation féministe. La coalition Feminist Asylum, regroupant de nombreuses organisations européennes, s’inscrit dans le prolongement de la manifestation Toutes aux frontières du 5 juin dernier à Nice. Cette pétition se voit élargie afin que la reconnaissance des motifs d’asile spécifiques aux femmes, aux filles et aux personnes LGBTQIA+ soit effective.

Depuis la fermeture des frontières, des milliers de réfugié.es s’amassent en attente d’un droit d’asile, d’un titre de séjour ou d’une opportunité de passage vers d’autres pays. Si la majorité sont des hommes, les enfants et les femmes sont elles aussi bien présent.es. En 2020, l’Union Européenne comptait 447,3 millions d’habitant.es. Le droit d’asile représente 4% et les réfugié.es 0,6 % de la population totale de l’UE. La majorité des réfugié.es d’Afrique et d’Asie ne restent pas en Europe mais s’installent plutôt dans les pays voisins. (*)

Dans ces statistiques se trouvent des femmes qui fuient le mariage forcé, les violences familiales, l’excision, le viol ou dont l’orientation sexuelle n’est pas acceptée. Ces Nigérianes, Libyennes, Erythréennes, Tunisiennes, on les aperçoit, perdues, du côté de la gare de Vintimille ou à Briançon. Les passeurs le savent ainsi que les proxénètes… Même si le milieu associatif se mobilise afin d’éviter qu’elles ne se fassent violer, brutaliser, menacer ou qu’elles tombent dans la prostitution, leur demande de droit d’asile spécifique se voit refusée au motif qu’il est totalement inadapté à leur situation. En effet, en dépit des principes de plusieurs directives européennes qui luttent contre la traite des êtres humains, et des dispositions de la Convention d’Istanbul de 2011 reconnaissant la violence à l’égard des femmes fondée sur le genre comme une forme de persécution donnant droit à la protection internationale, ces mesures restent à ce jour non appliquées.Ces femmes et leurs enfants continuent d’être considéré.e.s comme indésirables. L’Europe ne peut plus continuer de fermer les yeux sur cette souffrance humaine et doit appliquer les textes qu’elle a ratifiés.

La récolte de signatures se déroulera sur 6 mois et le dépôt auprès des instances européennes aura lieu à Bruxelles le 11 mai 2022.

Pour plus d’informations sur cette mobilisation en faveur des exilées invisibles, retrouvez Pinar Selek, qui sera en dédicace le samedi 13 novembre à 11h à la librairie Les Parleuses, à l’occasion de la sortie de son conte, Algue et la sorcière (éditions des Lisières), pour un moment d’évasion… autrement.

Pétition en ligne sur feministasylum.org
Dédicace Pinar Selek : 13 nov 11h, Librairie Les parleuses, Nice

(*) sources : statistiques sur la migration vers l’Europe (ec.europa.eu/info/strategy)