
07 Déc Des étoiles dans les yeux
En cette fin d’année, l’heure est à la fête pour les Ballets de Monte-Carlo, bien décidés qu’ils sont à allumer des étincelles dans le regard des spectateurs !
Du 28 décembre au 5 janvier, Casse-Noisette Cie, chorégraphié par Jean-Christophe Maillot, fait son retour sur scène. Ce ballet à la joie communicative n’a qu’un mot d’ordre : éblouir. Créé à l’occasion des 20 ans du chorégraphe à la tête de la compagnie monégasque, ce ballet reprend tous les éléments qui font la signature de l’artiste : son écriture inclassable qui utilise le vocabulaire académique pour lui donner une texture unique, l’importance de la partition musicale qu’il repense en ajoutant des musiques additionnelles contemporaines, l’humour, la sensualité. Pour cette version monégasque, l’histoire de la famille Stahlbaum est transposée dans un studio de danse où la Fée Drosselmeyer vient déposer une surprise : un chorégraphe surprenant qui va bousculer un univers jusque-là bien sage. Ce ballet débordant de clins d’œil aux créations passées de Jean-Christophe Maillot bénéficiera en outre de la participation de l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo.
Mais le rendez-vous avec la danse débutera bien plus tôt avec, à partir du 11 décembre, le retour du Monaco Dance Forum. Il s’agit là d’un rendez-vous privilégié qui permet de bénéficier d’une programmation d’ampleur internationale. Deux artistes emblématiques ouvriront l’évènement : Alessandra Ferri et Carsten Jung. Leur maturité artistique portera avec d’autant plus de force L’heure exquise, œuvre d’une figure majeure de la danse : Maurice Béjart.
Puis, parce que le Monaco Dance Forum joue la carte de la diversité, la suite de la programmation sera des plus étonnantes. ImPerfect Dancers Company, créée en Italie en 2009, est placée sous la direction artistique de Walter Matteini et Ina Broeckx. Cette compagnie s’est rapidement imposée sur la scène de la danse contemporaine grâce à son langage chorégraphique qui unit une énergie découplée à une exploration de l’âme humaine sous tous ses aspects. Avec sa version de Hamlet transposant la célèbre histoire de Shakespeare dans un univers actuel par le regard d’une jeune femme instable qui s’identifie à Ophelia, ImPerfect Dancers Company projette le spectateur dans un univers tragique où se mêlent les sentiments les plus exacerbés, interprétés avec une intensité rare.
Beaucoup plus de douceur dans La Danse du Soleil de Geneva Camerata, une pièce unique en son genre. Cette œuvre met en scène une trentaine de musiciens qui interprètent des œuvres de Lully et Mozart autour desquels évolue le danseur Juan Kruz Diaz de Garaio Esnaola. Ainsi, si là encore il est question de sentiments, c’est cette fois pour bercer le spectateur d’espoir et l’envelopper d’amour. Enfin, le Monaco Dance Forum accueillera le spectacle phénomène de Hervé Koubi, Ce que le jour doit à la nuit. Par son énergie et son humanité, cette pièce envoûte inlassablement tous les publics. Une date a d’ailleurs d’ores et déjà été rajoutée !
LES ENFANTS D’ISADORA
Parallèlement à la programmation scénique du Monaco Dance Forum, l’Institut Audiovisuel de Monaco propose de (re)découvrir ce film de Damien Manivel, le 19 décembre. Après la mort accidentelle de ses deux enfants en avril 1913, la mythique danseuse Isadora Duncan composa un solo d’adieu intitulé La mère. Dans un geste d’une grande douceur, une mère y caresse et berce une dernière fois son enfant avant de le laisser partir. Un siècle plus tard, quatre femmes font la rencontre de cette danse… Un film bouleversant, une invitation à la contemplation pour Damien Manivelle, qui renoue ici avec sa passion première, la danse, dont l’intérêt se retrouve dans ses réalisations à travers son souci de chorégraphier des corps en mouvement et l’importance qu’il accorde au rythme.
Casse-Noisette Cie, 28 déc au 5 jan / Monaco Dance Forum, 11 au 19 déc. Grimadi Forum & Opéra Garnier, Monaco. Rens: balletsdemontecarlo.com
(photo : Casse-Noisette Cie © Hans Gerritsen)