De Chopin on est amoureux

De Chopin on est amoureux

Ce Dictionnaire amoureux de Chopin d’Olivier Bellamy ravira les mélomanes, musiciens et amoureux du compositeur ! Un bonheur, une mine d’informations, d’anecdotes imagées. Et l’auteur maîtrise l’art de la métaphore…

À Saint-Tropez, récemment, lorsqu’Olivier Bellamy présenta le merveilleux pianiste Cédric Tiberghien venu en récital au Cinéma Le Renaissance, en compagnie d’Alexandre Durand-Viel, président de la Société Tropézienne des Amis de la Musique (STAM), chacun reconnut la voix douce et savante de Radio Classique… N’a-t-il pas confié lors d’une émission télévisée : « Tellement perfectionniste, le degré esthétique de son oeuvre est si élevé que Chopin est le compositeur le plus difficile à interpréter. Et le plus apprécié des Français, parce que c’est le peuple le plus sensible. »

De Chopin on est amoureux ! Sa musique, très belle, déchirante, fouille le cœur de l’homme… Avec George Sand, ce couple incroyable, improbable, le pianiste le plus vénéré de son époque ne donnait pratiquement pas de concert. Mystère, culte, adoration. Bellamy fait de la Dame de Nohant, « L’être et le Nohant« … Ne négligeons pas cependant les soins et les encouragements que George, qui séjourna plus tard à la Villa Tamaris, à La Seyne/Mer, lui prodigua…

Ce dictionnaire cite de nombreux compositeurs qui brillèrent comme des étoiles au Festival de Musique de Toulon – on ne peut résumer ce bel ouvrage en quelques lignes – dont Nelson Freire, pianiste brésilien disparu aux premières feuilles mortes de novembre. Nelson, enfant aux os de verre, invité du Festival en 2000, avait marqué les esprits, les cœurs, lorsqu’il vint jouer au Palais Neptune… Quel formidable parcours de lutte, de volonté, d’amour du piano et de Chopin depuis son enfance… Il devait revenir…

Les meilleurs interprètes du polonais-lorrain Frederic sont passés au crible, ses compositions analysées, les expressions musicales explorées, des anecdotes et tragédies relatées… Sont évoqués les dégâts causés par l’emprise des régimes totalitaires sur la culture, et citant Milan Kundera : « un nocturne de Chopin va délicieusement nous plonger en nous-mêmes et nous abstraire du monde ». L’occupation russe l’empêche de retourner dans sa Pologne. 14 ans après sa mort, des soldats russes jetèrent son piano par une fenêtre du quatrième étage, le 19 septembre 1863… Conclusion, sèche, sans appel : « Aujourd’hui toute la culture de l’Europe centrale partage le sort du piano de Chopin »

Olivier Bellamy – Dictionnaire amoureux de Chopin (Plon)