Énormes Buttshakers à Toulon

Énormes Buttshakers à Toulon

Je dois l’avouer : habiter Nice et aller voir un concert à Toulon demande un peu de motivation. Mais à l’annonce de la venue des Buttshakers sur la Rade toulonnaise, la décision fût vite prise !

Après une pause disquaire obligatoire à Saint-Raphaël chez L’introuvable, direction la chaleureuse petite salle de l’Oméga Live, à Toulon. Impossible de rater un show des Buttshakers : quelques Ep et 45 tours convaincants, suivis de l’album Night Shift, ont montré toute l’étendue de ce combo lyonnais de talent, accompagné par la voix de Ciara Thompson. En 2018, c’est l’excellent label Underdog Records, dont on connait le sérieux et le bon goût, qui édite le nouvel opus des Buttshakers : Sweet Rewards. Mais pour cette tournée, c’est le tout frais Arcadia que le groupe va défendre sur scène. La veille le groupe jouait à Blois ; l’écho de ce concert par un ami sur place me confirme mon attente : le show s’annonce percutant. Et effectivement, après dix heures de route dans la journée et une balance terminée rapidement à quelques minutes du set, Ciara discute avec le public tout sourire dans son superbe manteau droit.

Musiciens en place, le manteau tombe sur une robe que n’aurait pas reniée Tina Turner, et la charismatique Ciara Thompson se met en marche. Basse soyeuse, cuivres lourds et puissants (trombone/sax baryton) et rythmique de feu, le groupe est d’une fusion redoutable. Les morceaux du dernier album claquent sous l’énergie de la chanteuse : Back in America, Keep on Pushing ou encore Not in my name prennent une autre dimension sur scène. Des titres plus anciens, comme Wicked Woman, montrent la qualité du répertoire du groupe. Un petit cours de jerk au milieu du public, une reprise de Betty Wright, même si l’on pense à une autre Betty en voyant Ciara : Betty Davis, le côté provocant en moins, mais avec des inflexions vocales qui ne laissent aucun doute. Une influence qu’elle me confirmera après le show. Un bon rappel pour un public loin d’être rassasié et voilà que déjà la salle se rallume. Une heure et demie est passée et la tornade Buttshakers a une fois de plus mérité son nom et diffusé ses bonnes ondes soul. Même notre voiture, capricieuse en fin de journée, a dû profiter de ces vibrations pour démarrer au quart de tour et nous ramener à bon port du côté de Nice.

photos : Z@ius – Next Movement