08 Fév Deux fois Frida
Frida Khalo, femme et artiste libre et moderne, est mise à l’honneur dans deux spectacles : Viva Frida à Châteauvallon et au TNN, puis Frida Khalo, ma réalité à l’Espace Magnan.
Dans Viva Frida, Claire Nebout l’actrice, s’incarne en Frida Khalo la peintre (1907-1954), pour réactiver l’âme ardente de cette femme, artiste hors du commun – icône nationale de l’art mexicain – devenue au moins autant célèbre dans son pays et le monde que Diego Rivera son peintre de mari. Partant de son abondante correspondance avec laquelle elle se permet quelques libertés, sur scène, Claire Nebout de toute évidence habitée par l’artiste, tire le fil de son existence tragique, bouillonnante et mouvementée. Cruel paradoxe pour celle qui, enfant, contracte une poliomyélite qui atteint colonne vertébrale et jambe droite, avant que son bus scolaire quitte la route et s’encastre dans un tramway, le 17 septembre 1925. En mille morceaux des pieds à la tête, douloureuse et corsetée à vie, Frida qui se rêvait médecin découvre la peinture dans le lit de douleur qui la voit épinglée de longs mois durant, comme un papillon dans un album…
« Je suis mexicaine, je suis communiste, je suis infirme, je suis peintre, je suis homme, je suis pute, je suis engagée, je suis féministe, je suis bisexuelle, je suis dévergondée, je suis amoureuse, je suis résistante, je suis anticonformiste, je suis brisée, je suis infernale, je suis dominatrice, je suis désespérée, je suis folle, je suis alcoolique, je suis digne, je suis libre, je suis peintre, je suis. » Tirade extraite du texte, écrit par Didier Goupil et mis en scène par Karelle Prugnaud, que déroule Claire Nebout outrageusement grimée comme pour extraire la quintessence de l’image de l’artiste, reproduite à l’envie sur des T-shirts, des tasses et autres coussins de salon…
À l’Espace Magnan, Bénédicte Allard interprétera Frida Khalo, ma réalité, spectacle qu’elle a écrit et abordé sous l’angle du processus de création et du mystère qui le déclenche. En pleine étude d’un Master de Philosophie-Psychiatrie, la jeune femme « rencontre » l’œuvre de Frida Khalo, et « tombe en amour de ses toiles« . Pour info, en 1954, huit jours avant sa mort, l’artiste intitule son dernier tableau, Viva la vida, inscrit sur une portion de pastèque rouge comme le sang de la Vie.
Viva Frida : 22 & 23 fév 20h, Châteauvallon, Ollioules – 9 au 12 mars, Théâtre National de Nice. Rens: chateauvallon-liberte.fr & tnn.fr
Frida Khalo, ma réalité : 25 & 26 fév 20h30, Espace Magnan, Nice. Rens: espacemagnan.com
(photo : Bénédicte Allard © Meghann Stanley)