Châteauvallon… Dancing Africa

Châteauvallon… Dancing Africa

L’Afrique a traversé les mers puis accosté notre continent usé pour faire pulser ses rythmes, éclater ses couleurs insolentes et riches de sa jeunesse illimitée, et mettre le feu aux planches de la scène nationale de Châteauvallon, avec deux spectacles : Akzak et And so it goes

Akzak, ce sont douze danseuses et danseurs – 6 filles, 6 garçons – qui débarqueront à Ollioules, canalisés par le tandem Héla Fattoumi / Éric Lamoureux aux manettes du Centre Chorégraphique National de Bourgogne-Franche-Comté, à Belfort. Pour eux, l’Afrique est un inépuisable matériau dont ils extraient leur inspiration. Les jeunes adultes qui donnent corps à leur création ont de 20 à 30 ans. Répartis par groupe de 3, ils ont été repérés au Burkina Faso, au Maroc, en Tunisie et en France. Ils n’ont fait connaissance qu’au début des répétitions, et ont dû apprendre à se caler ensemble, autour d’une même vibration. Rien ne fonctionnait tant qu’ils ne parvenaient pas à « s’entendre ». Lenteur, énergie, cadence, ça…danse ! Tout repose sur le rythme du mouvement, de tous, et de chacun. Les mains s’élèvent haut, claquent sèchement, et les pieds, soumis au tempo tenu par l’inflexible percussionniste Xavier Desandre Navarre, font gronder le sol. Danse et musique : Akzak ou la force d’un groupe en osmose.

Autre ambiance avec la danseuse Desiré Davids – « ni blanche ni noire », dit-elle – et sa chorégraphie imaginée pour And so it goes… Autres terres, celles d’Afrique du Sud, où elle est née, celles du Mozambique, qui lui a fait rencontrer des artistes différents, mêlées aux terres de France, celles de ses amours. Et cette même intensité explosive. Deux femmes – la chorégraphe elle-même et Sarah Cerneaux – plus deux hommes – Romain Capello et Samir M’kirech – s’esquivent, se débusquent, se fuient, se toisent, se frôlent et retiennent les coups qu’ils ne se donneront pas, se défient et se confrontent, enveloppés par la musique jouée en direct et composée par Matchume Zango. Passant du chitende au timbila, deux instruments traditionnels, le musicien mozambicain, né à Maputo, fait d’un instrument l’autre, souffler les vents brûlants de la puissante Afrique dans les travées du théâtre varois.

Akzak : 1er mars 20h30 / And so it goes… : 4 & 5 mars 20h. Châteauvallon, Ollioules. Rens: chateauvallon-liberte.fr
(photo : Akzak © Laurent Philippe)

Tags: