Femmes en scènes, le mélange des genres

Femmes en scènes, le mélange des genres

C’est le retour de Femmes en scènes, un festival original présidé depuis 13 ans par Françoise Nahon, qui regroupe théâtre, danse, musique, performances, arts plastiques et conférences, selon un concept bien rôdé de « mixité, de partage et de mélange des genres« .

Avec son Collectif Femmes en Scènes, Françoise Nahon s’illustrera d’ailleurs dans deux spectacles : le 6 mars pour la mise en scène de Marie B., d’après le journal de Marie Bashkirtseff et sa correspondance avec Guy de Maupassant, et le 12 mars, en tant que comédienne dans Ita L. Goldfeld, pièce d’Éric Zanettacci, ou le récit de migrants fuyant le malheur, sans pathos, ni leçon. On voyage, des rives de la mer Noire aux trottoirs de la rue du Petit Musc à Paris. On voyage, au rythme des espoirs et des désillusions, de l’amour et de la haine…

La danse à l’honneur…

Pour l’ouverture du festival, la danse est mise à l’honneur au Théâtre Francis Gag avec Espérance de la chorégraphe Florence Pageault qui évoluera sur une musique de Jean-Pascal Beintus et dans la scénographie conçue par Marie-Caroline Regottaz, plasticienne qui réalise la robe du festival lors de chaque édition. Caroline Duval proposera quant à elle une performance immersive à partir d’un collectage de matières écrites, vocales et corporelles, visuelles et sonores, réalisé en résidence et en direct avec le public. Cette « part commune » que nous partageons depuis mars 2020 est au cœur de la démarche de ce projet intitulé J’irai à Wuhan. Elle est le point de départ d’une réflexion sur les corps contraints (physiques et psychiques) et la manière dont l’être humain puise dans ses ressources créatives et dans son environnement pour se « rouvrir au monde« . La route vers Wuhan devient le chemin symbolique vers un futur à inventer pour déposer sur la place un remède artistique, humaniste et solidaire. C’est au MAMAC que la Cie Pieds-nus de Corinne Oberdorff donnera sa dernière création, AnapnoÍ : le parcours de femmes du quotidien, abordant la danse avec toute la fougue et la naïveté avec lesquelles on pratique une passion, la passion de danser sa vie. À noter : la participation musicale de Davy Sur et Jean-Christophe Bournine.

Françoise Nahon, directrice du festival Femmes en Scène, dans Ita L. Goldfeld © DR

…et une bonne dose de théâtre

Ce même Jean-Christophe Bournine, alias Merakhaazan, que l’on retrouvera avec sa contrebasse pour accompagner la truculente comédienne Émilie Jobin et le peintre Maurice Maubert dans Serions-nous cuits comme la grenouille ?, une performance théâtrale qui nous livre un état des lieux lyrico-grinçant de notre société insensée. Mélange des genres encore, puisqu’on retrouvera une danseuse bien connue dans la région, Marie-Pierre Genovese, mais au théâtre ! Celles qui restent debout, créée par Françoise Olivier, narre l’histoire de cinq femmes dans une cellule de prison qui découvrent peu à peu qu’un destin les lie. Pour lutter, contre le désespoir, elles vont se dévoiler, se parler, échanger, se rassurer. Une œuvre sur la liberté ultime, celle de la résilience… Le Théâtre Francis Gag accueillera Héroïne(s) #3 – Être ou ne pas de Sophie Lannefranque, par la Cie les Passeurs. Ce spectacle abordera avec poésie, humour et gravité, dans une langue énergique, la dépendance au travail et le débordement de soi à travers le portrait d’une femme sous emprise. Nous l’évoquions déjà dans notre précédent numéro, Bénédicte Allard sera Frida Khalo dans une mise en scène de Clément Althaus, qui signe également la musique : un auto-portrait irrésistible peint à l’or, au sang et à la sueur d’une femme dans un monde d’hommes. Ballerine à la colonne brisée, Frida danse la vie en éternelle affranchie : Viva la vida !

Enfin, n’oublions pas le cinéma avec la projection à l’Espace Magnan de Moi, Tonya de Craig Gillespie, les seules en scène de Magali Solignat (Touche moi) et de Pauline Maisonneuve (Paumée), la soirée improvisation (au féminin !) par la troupe Counta Blabla, les expositions des photographes Clémence Bougault, Nathalie Sternalski, de l’artiste light-painting Nassima Reutlinger, des peintres Nathalie Broyelle et Svetà Marlier, et bien sûr de la musique avec les concerts de Thelma et de Marjorie Martinez… Vous êtes prêts ?

Du 3 au 13 mars. Nice. Rens : femmesenscenes.com
(photo : J’irai à Wuhan © Jean-Marc Angelini)

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