03 Mar Ceux par qui le scandale arrive
Tout comme Stravinsky en son temps, Israel Galván, figure emblématique du flamenco, a parfois choqué son monde. Et c’est tant mieux, puisqu’il livrera au Carré Sainte-Maxime une création inspirée de l’œuvre du maître russe : La Consagración de la primavera.
Lourd est l’héritage à porter pour celui qui est né à Séville de parents danseurs de flamenco. Il est presque certain qu’Israel Galván a su danser avant même de marcher. Alors, arrivé à l’âge adulte, le jeune homme un peu timide, mais déjà couvert de distinctions, a eu envie de trouver sa liberté en imaginant son propre flamenco qu’il décide de mettre en scène de façon théâtrale. Une démarche qui ne fait pas forcément l’unanimité auprès des puristes, mais qui séduit les scènes internationales, dont le Théâtre de la Ville qui l’accueille en qualité d’artiste associé.
Pourtant même en France, il est celui par lequel le scandale arrive, lorsqu’une nuit d’été, il présente La Fiesta au Festival d’Avignon. Les réactions enflammées face à cette œuvre d’une puissance proche du chaos ne sont pas sans rappeler le scandale provoqué par la représentation du Sacre du printemps de Stravinsky un siècle plus tôt. Alors bien sûr, quand un jour la pianiste Sylvie Courvoisier se met à jouer un extrait du Sacre alors que les deux artistes travaillent sur un projet commun, l’éclair est immédiat.
Présenté à l’Opéra Bastille, d’abord comme un court projet de huit minutes, La Consagración de la primavera va devenir une création à part entière à laquelle s’ajoute un second piano, celui de Cory Smythe. Le résultat est percutant, la frappe puissante d’Israel Galván se fondant à merveille dans la partition de Stravinsky. Elle répond aussi à une part de sa vision du flamenco qui consiste à ne pas se considérer simplement comme un corps qui danse, mais comme un véritable instrument de musique.
11 mars 20h30, Carré Sainte-Maxime. Rens: carre-sainte-maxime.fr
photo : La Consagración de la primavera © DR