Méditations sibériennes

Méditations sibériennes

Quitter son quotidien, le travail et la ville pour se retrouver en solitaire dans un coin naturel et sauvage du globe : un fantasme qui a déjà traversé l’esprit de bon nombre d’entre nous, mais que l’écrivain Sylvain Tesson a, lui, réalisé…

Son roman autobiographique Dans les forêts de Sibérie a connu un succès retentissant. Adapté au cinéma et son auteur, incarné par Raphaël Personnaz, le texte est aujourd’hui repris au théâtre par Charlotte Escarmez, dans une mise en scène de William Mesguich. Ce dernier, également seul sur scène, partage avec le public l’expérience de cet écrivain voyageur reclus dans une cabane au fin fond de la Sibérie et dont les principales occupations étaient la pêche pour se nourrir, et couper du bois pour se chauffer.

Lors de ce séjour, il redécouvre le bonheur de la solitude, qui lui permet de lire (beaucoup) et de se plonger dans une réflexion sur lui-même. Le roman est une ode aux grands espaces sauvages qui nous amène à nous poser la question suivante : la liberté ne réside-t-elle pas dans le fait de disposer de solitude, d’espace et de silence, dans un monde où ces notions viennent à manquer de plus en plus ?

Dans cette adaptation, William Mesguich rend compte de la beauté et de la poésie d’une telle expérience. Le temps du spectacle, on perd comme l’acteur la notion du temps pour se plonger dans la contemplation et prendre un moment pour enfin se « parler » à soi-même. Avec son humour et ses questionnements philosophiques, le texte fait finalement référence à une volonté tout aussi ancienne (on pense ici bien sûr à Henry David Thoreau et son Walden) que contemporaine de fuir le conformisme et la société de consommation. À découvrir à Monaco et Nice, les 17 et 18 mars prochain.

17 mars 20h30, Théâtre Princesse Grace, Monaco. Rens: tpgmonaco.mc
18 mars 20h30, Théâtre de la Cité, Nice. Rens: theatredelacite.fr

photo : Dans les forêts de Sibérie © Chantal Depagne