Contes du Pacific Sud

Contes du Pacific Sud

C’est toujours une véritable onde de choc que déclenche une nouvelle version de South Pacific aux USA ! Eh bien, cette fois, c’est à l’Opéra de Toulon qu’elle résonnera, avec cette « création maison » présentée du 25 au 29 mars prochain.

« Larry Blank, chef d’orchestre ? C’est pour nous une véritable histoire d’amour puisqu’il est venu des USA diriger les quatre comédies musicales créées à Toulon ! Larry est un puits de connaissance dans le domaine« , indique Claude-Henri Bonnet. « Nous avons été interrompus en plein Covid ! Ce fut violent ! Nous devions jouer South Pacific en mars 2020 !« , poursuit le directeur de l’Opéra de Toulon, qui nous livre ses impressions, peu avant son départ « en grandes vacances » en juin 2022, en même temps que Mila Lamdani, responsable des castings. « Le bon côté ? Cela a permis de tout retravailler, même les décors. L’Opéra de Toulon a une spécificité très originale : il est le seul en Province à produire lui-même des comédies musicales classiques !« 

Créée en 1949, l’œuvre est inscrite dans la culture américaine au même titre que l’Independence Day. Rien d’étonnant : réussie, magistralement écrite par deux des auteurs de l’Âge d’Or de la comédie musicale, Rodgers & Hammerstein, elle touche aux tréfonds de la sensibilité américaine, la fibre patriotique historique. C’est sur l’île d’Espiritu Santo, dans l’archipel des Nouvelles-Hébrides, condominium franco-britannique que Nellie Forbush, infirmière dans l’US Navy, tombe amoureuse d’un propriétaire planteur d’origine française, Émile de Becque… Amour et tragédie sont donc au programme !

Presque 10 ans après la création scénique, le long métrage de Joshua Logan était déjà « une interprétation, une utopie guerrière des années 50 avec des femmes portant carrément la ligne Dior, des hommes body-buildés et une décoration façon « Tiki », très à la mode aux USA jusqu’à la fin des années 60« , résume le metteur en scène, Olivier Bénézech. « Vain exercice que de le restituer… Nous visons donc une vision théâtrale moins « chromo », plus fidèle au modèle esthétique des années 40. Une version plus proche d’Humphrey Bogart que d’Esther Williams. Cette œuvre fait référence à des épisodes guerriers très durs de la 2e Guerre Mondiale. La traiter aujourd’hui comme une opérette serait déplacé« , conclut-il.

25 & 29 mars 20h, 27 mars 14h30, Opéra de Toulon. Rens: operadetoulon.fr

photo : Décor LLondiveau – Illustration HBogo © DR