Nagasaki, 1637… Le fils abandonné

Nagasaki, 1637… Le fils abandonné

Le fils abandonné, un spectacle théâtral et musical produit par le Festival de Musique de Toulon et du Var, a été créé en première mondiale, le 18 mars 2022, en l’auditorium du Conservatoire, dont la charpente déjà est une véritable œuvre d’Art ! Nous y avons assisté.

Le comédien Charles Morillon s’est uni à un chœur d’élèves des classes de chant lyrique du Conservatoire de Chantal Arnaud et Typhaine Alzias pour interpréter le texte de Jacques Keriguy, sous la direction de Christophe Bernollin, dans une mise en espace de Jean-Claude Berutti, sur une musique de Kanako Abe interpétée par l’ensemble Polychronies. Une création mondiale qui s’est tenue le 18 mars 2022 à Toulon, en présence de deux Consuls du Japon : Iwata Yoshikazu et Taketomi Iwata Ghiaru, venus de Marseille découvrir l’événement et témoigner de leur soutien.

Rupture de l’engagement, trahison spirituelle…

Tragique histoire, dans une prison où un jeune japonais, Taizen, devenu Matthieu après sa conversion au catholicisme, dans un Japon alors encore peu ouvert – avant d’être complètement fermé lors de la période Edo, de 1650 à 1842 -, raconte son amertume : la trahison spirituelle de son « maître à penser », celui en qui il avait une confiance sans bornes, un jésuite portugais pour qui il nourrissait une foi filiale, et qui se parjurera plutôt que de mourir sous la torture, se tournant par peur de la souffrance, de la torture et de la mort, vers le Shintoïsme…

Sur ce texte de Jacques Keriguy, Charles Morillon, comédien touchant, interprète ce personnage : fidèle à sa foi chrétienne, Matthieu marche courageusement vers sa mort annoncée… Sa propre destruction physique… Ses paroles sont entrecoupées et ponctuées des percussions d’un Quatuor Polychronies (Bernard Boellinger, Bernard Perreira, Mathieu Schaeffer et Florent Fabre, directeur artistique), ensemble à géométrie variable dédié à la création et au répertoire contemporain fondé en 1998. Chacun, tour à tour, utilise avec virtuosité claviers, xylophone, marimba, Glockenspiel et gong dans ce monodrame prochainement associé à un Opéra, Padre.

Une histoire grave sur la trahison spirituelle, ponctuée par l’émotion du comédien et les mots du texte, soutenue par le rythme étonnant des percussions et des voix juvéniles. Un moment unique !