29 Mar Voyage en empathie
Après un long cycle consacré au dessin contemporain, le Musée de Vence ouvre une nouvelle page dans le prolongement du dispositif Micro-Folie, dédiée aux arts numériques, aux créations interactives et immersives.
Lorsqu’on regarde une œuvre, on ne s’attend pas à ce qu’elle réagisse à notre regard ; pourtant, par-fois, elle peut entrer en interaction avec le spectateur, communiquer avec lui au-delà de la vue, susciter tous les sens. Véritable odyssée sensorielle, le parcours du collectif Scenocosme présenté au Musée de Vence rend compte des travaux singuliers de Grégory Lasserre et Anaïs met den Ancxt, deux artistes qui flirtent avec le numérique et l’électronique. L’exposition Empathie, comme son nom l’indique, s’identifie et se modèle à nos émotions et nos sens.
Spécialistes des arts numériques et créations immersives, les deux artistes proposent une série d’œuvres plastiques, numériques et sonores extraordinaires et uniques. La technologie est détournée et transposée en œuvre d’art contemporain, essences de rêve et de poésie, entre éléments plastiques et organiques, voire vivants. Le but : interagir avec le public et créer une expérience spécifique à chacun. C’est une nouvelle manière d’appréhender l’œuvre d’art, qui ne se cantonne plus à la seule contemplation.
L’œuvre Sonolithique, interactive, visuelle et sonore, s’inspire du lithophone (un des instruments les plus anciens de l’humanité) : les spectateurs frottent chacune des pierres afin d’en explorer la résonance. Dans le registre visuel, Metamorphy est une installation visuelle proposant des formes d’immersions et de projections possibles du corps, où se mêlent reflets réels et imaginaires. C’est un voyage onirique à travers une communication sensorielle, par l’esthétique du voile, qui devient une peau symbolique. Encore plus original et singulier, le jardin de plantes musicales Akousmaflore réagit au toucher et à la proximité des spectateurs : l’œuvre questionne nos relations détériorées avec la nature, que nous ne voyons ni n’écoutons plus.
En plein dans l’actualité, la série de photos Contaminations, réalisée pendant la pandémie de Covid 19 rend compte des corps souffrants cherchant à se protéger par la distanciation physique et sociale : les modèles sont recouverts d’une carapace épineuse, autant pour se protéger que pour blesser. Et ceci n’est qu’un aper-çu de la multitude d’œuvres interactives à découvrir jusqu’au 12 juin 2022 à Vence.
Jusqu’au 12 juin, Musée de Vence. Rens: facebook.com/museedevence06
photo : vue de l’exposition © DR