Monologue baerien

Monologue baerien

Un homme fait son entrée dans le théâtre. L’air en fuite, on devine sur son visage la panique et l’abandon. Vêtu d’un grand manteau noir, il nous apprend qu’il jouait Malraux dans le théâtre d’à côté, mais « qu’il n’y a pas cru »… Cet homme, c’est Edouard Baer, orateur exceptionnel qui s’installe sur scène le temps d’un soliloque transportant.

Dans son spectacle Les élucubrations d’un homme soudain frappé par la grâce, le comédien campe un homme plein de questionnements sur les drôleries et la poésie de la vie avec le sarcasme qu’on lui connaît. Alors qu’il se trouve là à gamberger, son régisseur, son agent et même sa femme vont tout faire pour tenter de le ramener à ses obligations. Mais rien n’y fait, car il préfère discuter.

Dans son long monologue, Edouard Baer convoque son Panthéon personnel, ses Grands Hommes à lui, comme Jean Moulin, Albert Camus, Charles Bukowski, Casanova ou encore Romain Gary, et imagine à quoi aurait ressemblé sa vie s’il avait choisi d’autres chemins. Le spectacle est un moment d’introspection et de réflexion aussi bien pour l’homme sur scène que pour les spectateurs dans la salle. Comme lui, on se surprend à imaginer sa vie autrement, se demander si, comme lui, il faut trouver une excuse et y retourner, ou alors larguer les amarres à tout jamais.

Écrit et mis en scène par l’acteur lui-même, avec la collaboration de la comédienne Isabelle Nanty, le spectacle laisse éclater le talent d’Edouard Baer pour la prose, entre imitations de Jean Rochefort et Jean-Pierre Marielle et digressions tantôt comiques, tantôt mélancoliques, sur la vie. Après avoir largement fait ses preuves au théâtre Antoine à Paris, la pièce se joue aux quatre coins de France et passe dans la région au début du mois d’avril pour plusieurs représentations à Antibes, Monaco et Nice.

1er & 2 avr, Anthéa, Antibes. Rens: anthea-antibes.fr
7 avr 20h30, Théâtre Princesse Grace, Monaco. Rens: tpgmonaco. mc
8 avr 20h, 9 avr 15h & 20, Opéra de Nice. Rens: tnn.fr

photo : Les élucubrations d’un homme soudain frappé par la grâce © Pascal Chantier