31 Mar Transe contemporaine
Hmadcha offre comme un parfum de résurrection à des danseurs privés de pratique artistique de longs mois durant : une libération par la danse à découvrir sur la scène nationale Châteauvallon, à Ollioules.
Taoufiq Izeddiou est l’une des figures les plus dynamiques de la danse contemporaine au Maroc, notamment grâce au festival On marche. Hélas, la pandémie a porté un coup d’arrêt brutal à la création, nombre d’artistes se sont retrouvés isolés, sans la moindre possibilité de se former, ni de travailler. Le chorégraphe et danseur a donc été confronté à de « nombreuses difficultés à faire revivre la croyance en l’art et en la danse« . La notion de transe s’est alors imposée à lui. Le monde en lui-même lui est apparu comme un univers en transe ne sachant plus où il va face à ses contractions, et devenu source d’incompréhension. Il a également abordé la transe comme une danse d’espoir.
Pour lui donner corps, il a engagé une dizaine de jeunes danseurs et les a lancés dans une création athlétique. Sur Hmadcha, qui doit son nom à une confrérie apparue au Maroc au 18e siècle, les danseurs vont jusqu’au bout de leurs forces. Pour Taoufiq Izeddiou, « travailler sur la transe, c’est danser jusqu’à l’épuisement, car quand on arrive à l’épuisement, on arrive à une vérité : la vérité de l’Homme. » Le chorégraphe reconnaît que sa croyance en la danse est en quelque sorte une forme de prière qui lui offre une spiritualité. Pour autant, il établit clairement le distinguo entre cette spiritualité-là, et la religion dont il n’est nullement question dans ce travail. Hmadcha se veut une pièce à la fois libératrice et salvatrice.
7 avr 20h30, Châteauvallon, Ollioules. Rens: chateauvallon-liberte.fr
photo : Hmadcha © ElAllami