L’Atelier du futur

L’Atelier du futur

Ponctuellement l’Atelier des Ballets de Monte-Carlo, situé à Beausoleil, ouvre ses portes pour des rendez-vous Imprévus qui permettent de pénétrer au cœur du quotidien des artistes. 

En ce début du mois d’avril, de jeunes créateurs, chorégraphes et scénographes, étaient à l’honneur grâce à une collaboration entre les Ballets de Monte-Carlo et un groupe d’étudiants de l’École Supérieure d’Arts Plastiques de Monaco, le Pavillon Bosio. Ce type de rencontre s’est pérennisé au fil du temps, car il se révèle d’une grande richesse. Certains danseurs des Ballets de Monte-Carlo peuvent ainsi s’essayer à la chorégraphie, avec tous les enjeux qui accompagnent une telle création. De cette façon, ils disposent d’éléments concrets qui les aident à déterminer s’ils souhaitent poursuivre dans cette voie. De leur côté, les étudiants du Pavillon Bosio sont confrontés à la réalisation d’un véritable projet : un exercice grandeur nature qui constitue la meilleure façon d’apprendre leur métier.

Les Imprévus des Ballets de Monte-Carlo, Le Spectre de la Rose © Alice Blangero

Toute création se fonde sur une réflexion préalable. En l’occurrence, les deux pièces chorégraphiques du programme Traques and Traces sont basées sur des textes et une réflexion philosophique sur la nature et le théâtre. Adam Reist s’est inspiré d’une pièce de théâtre contemporain de Sandrine Roche, La Vie des bord(e)s, pour revisiter Le Spectre de la Rose. Clin d’œil de l’artiste pour cette œuvre qui vit le jour à l’Opéra de Monte-Carlo le 19 avril 1911. Si les rêveries après un bal, objet de la création d’origine, ne sont plus d’actualité, la beauté de la rose demeure immuable. Elle symbolise toujours l’amour et l’espoir. C’est une pièce pleine de douceur dans laquelle Adam Reist a cherché à offrir « un peu de calme, à capturer la beauté des relations… C’est important de trouver ces moments dans la vie et de se concentrer sur ça. »

Les Imprévus des Ballets de Monte-Carlo, (D)I(n)stinto Animal © Alice Blangero

Asier Edeso, qui signe la seconde pièce, a opté pour une plongée dans le monde animal avec (D)I(n)stinto Animal. Il s’est penché notamment sur des recherches du philosophe Baptiste Morizot qui s’est illustré par son travail sur le pistage animal en quête d’une nouvelle sensibilité du vivant. Le chorégraphe propose de délaisser un peu la réflexion rationnelle de l’humain pour se laisser aller à l’instinct. Ce choix lui permet de développer une gestuelle d’une belle animalité. Parfois, les corps se courbent à l’écoute de ce qui les entoure, à la recherche de traces, mais prêts à bondir avec la vigueur, l’énergie et la souplesse d’animaux sauvages et libres.

Dotées de véritables qualités, les deux pièces présentées rassurent quant aux lendemains qui dansent.

photo Une : Les Imprévus des Ballets de Monte-Carlo, Le Spectre de la Rose © Alice Blangero