Avant-première au rythme du Karnawal

Avant-première au rythme du Karnawal

Karnawal est projeté en avant-première au cinéma Rialto de Nice, le 27 avril à 20h, en présence du réalisateur Juan Pablo Félix. Le film sortira en salles le 11 mai 2022.

Pendant le carnaval andin, à la frontière entre l’Argentine et la Bolivie, un jeune danseur de Malambo, Cabra, se prépare pour la compétition la plus importante de sa vie. Lorsque son père, El Corto, ancien détenu et voleur de grand chemin, revient, il met tout en péril…

Premier long métrage de Juan Pablo Félix, Karnawal suit le voyage initiatique de cet adolescent du nord de l’Argentine, assez discret, qui s’exprime plus avec son corps qu’avec la parole. Le film illustre le passage à l’âge adulte, la dureté de l’adolescence, sur un tempo dynamique où le malambo, danse venant tout droit d’Argentine, occupe une place centrale. « C’est à l’origine une danse individuelle, exclusivement masculine qui vient des « gauchos », les gardiens de bétails de la pampa. C’est une danse qui demande de jouer de la musique avec ses pieds par le claquement des pointes et des talons qui rappellent les sabots des chevaux. Martin Lopez nous offre une version énergique, habitée et hypnotisant tout au long du film« , explique le réalisateur. 

D’ailleurs, si le Karnawal a pour moteur principal la danse, ce n’est pas dû au hasard. Le réalisateur lui-même a pratiqué différents types de danses et a participé à de nombreux concours. « Je n’ai pas voulu d’acteur pour le rôle, mais un danseur de malambo. Martin Lòpez Lacci (Cabra) champion national de malambo. La séquence du film quand Cabra arrive dans sa chambre et se positionne face au miroir pour pratiquer ses pas de danse, je faisais la même chose enfant. Lorsque nous avons monté le décor de cette chambre avec Dani Vilela, directrice artistique, mon obsession était de pouvoir placer le miroir de la même manière que je l’avais dans ma chambre. Je me souviens que quelques jours avant le tournage, j’y suis allé avec Martin Lòpez Lacci et je lui ai dit : « C’est la chambre de Cabra, alors maintenant, c’est ta chambre. Qu’en dis-tu ? » Il s’est immédiatement positionné devant le miroir et s’est mis à danser, comme je le faisais. C’était un très beau moment où la fiction se mêlait à mon propre passé. Puis il s’arrêta, me regarda d’un air approbateur, et sans hésiter se jeta sur le lit pour se reposer comme si ce décor était sa chambre. »

Juan Pablo Félix ajoute : « Je pense qu’au-delà du fait que ce qui est raconté dans le film est de la pure fiction, c’est ce type d’impulsion créatrice, presque irrationnelle, qui crée un pont entre le film et un lien avec mon propre passé de danseur. » Auteur de plusieurs documentaires, séries télévisées, courts-métrages et publicités, Juan Pablo Félix réalise ici son tout premier long-métrage de fiction. « L’histoire est difficile à porter sur un grand écran que ce soit en termes de production, ou de risques artistiques. Avec le producteur, nous avons dû tourner le film que nous souhaitions, dont on rêvait. Cela prend du temps. »