Bach à sable

Bach à sable

Créé en hommage à J.S. Bach, taulier de la musique baroque, compositeur, cantor et organiste de génie, le festival Play Bach est au fil des ans devenu une véritable cour de récré pour ses organisateurs puisque, désormais, l’on s’amuse à piocher dans d’autres périodes musicales, chez d’autres compositeurs… voire dans de nouvelles disciplines.

Une nouvelle fois perturbé par la pandémie, le festival Play Bach 2022 a dû renoncer à deux spectacles : celui de la troupe de l’Opéra Wu, originaire de la province du Zhejiang (Chine), qui était censée débarquer à Draguignan avec plus de 40 artistes, pour une représentation de La combattante Mu Guiying, et I fall, I flow, I melt du chorégraphe Benjamin Millepied, dans un hommage au patron de la musique, ce cher Jean-Sébastien. À la place, nous retrouveront en ouverture, le 6 mai, Les Clarinettes d’Azur, qui rassemblent les meilleurs clarinettistes de la région de la Côte d’Azur, dont les solistes de l’Orchestre de Cannes, et le lendemain, Les Voix d’Azur et le Duo Mélancolico qui interprèteront de grands classiques de Vivaldi, Mozart et Bach bien sûr…

Le boss de la musique sera également à l’honneur, lors du concert de Frédéric Audibert, ancien violoncelle solo de la Chambre Philharmonique-Emmanuel Krivine et de l’orchestre international du festival de musique de Dresde. Le musicien français, par ailleurs directeur artistique du Festival de Quatuors à Cordes en Pays de Fayence et du Festival Cello Fan à Callian, interprétera 3 suites pour violoncelle seul, de J.S Bach. Une musique pure, spirituelle, mais aussi charnelle, quasi sensuelle, qui exprime les danses très en vogue au XVIIIe siècle et traduit les tourments de l’âme humaine. Le sens artistique et la musicalité de Frédéric Audibert lui permettront, nous n’en doutons pas, de pénétrer l’âme du compositeur allemand.

Lui est autrichien, et ses Noces de Figaro, opéra au caractère contestataire, placé sous le signe du défi, où pointent les prémices d’une révolution, sera au programme le 17 mai. Cette comédie fiévreuse, vivace, tonique et sensuelle de Mozart, sur un livret de Da Ponte, évoque la guerre des sexes et la lutte des classes, derrière ses dehors d’une apparente légèreté. Huit solistes, mis en scène par Pierre Thirion-Vallet, seront accompagnés par un orchestre de 28 musiciens et d’un chœur.

Alors, là, on ne va pas vous cacher que le lien avec Bach est difficilement identifiable… Le Grand Chut, imaginé par Céline Garnavault, est un spectacle mêlant musique, théâtre et vidéo. Un ovni narrant l’histoire de La Brigade Acoustique, qui intervient suite à la disparition des sons de la surface de la Terre. De gags inventifs en situations rocambolesques, sur fond de dialogues finement ciselés et de suspens au cordeau, le public suit l’enquête de cette joyeuse troupe. Un spectacle décalé dans la forme, mais sérieux sur le fond, qui aurait vraisemblablement réjoui un certain Jean-Sébastien Bach (supposition totalement gratuite et sans fondement… tout aussi totalement assumée) !

6 au 21 mai, Théâtre de l’Esplanade, Auditorium de la Dracénie & Église Notre-Dame du Peuple, Draguignan. Rens: theatresendracenie.com & ville-draguignan.fr

photo : Les Noces de Figaro © Yann Cabello