Nuits debout

Nuits debout

Les Nuits Carrées reviennent du 23 au 25 juin 2022, et c’est toujours de la bombe, bébé !

Cette édition a du pain sur la planche pour faire oublier la douleur des éditions précédentes. Si les Nuits Carrées 2020 sont carrément passées à la trappe, la cuvée 2021, bien que réussie vues les conditions, nous a laissé un goût un peu amer. Les impératifs sanitaires avaient forcé le festival à adopter une jauge limitée de spectateurs et imposer la position assise, pour passer sous le rayon d’action du virus… Tout le monde assis, imaginez un peu la Cène ! Quelle période… Mais enfin tout ça, c’est le passé, il faut que la France oublie et reparte de l’avant. Et pour ça, les Nuits Carrées ont ce qu’il faut dans l’escarcelle avec du son, du lourd, du vrai !

Chinese Man © Damien Chamcirkan

En hommage à notre époque moderne, cette édition sera placée sous le signe de la délocalisation. Fini le Fort Carré, place au Pré des Pêcheurs. Avec une capacité d’accueil upgradée et une prog’ aux petits oignons, 2022 s’annonce bien meilleure. Pour ouvrir le bal : c’est David Walters, l’étoile montante de la world pop française, qui débarque. Avec sa « soul créole », il mélange à peu près tout ce qui lui tombe sous la gratte, pour proposer une musique dansante et aux horizons multiples. On enchaîne sur du bon gros hip-hop à la sauce East-Coast gabonaise avec Benjamin Epps. Rappeur aux instrus de qualité et au flow qui détonne dans le paysage ambiant, le natif de Libreville a su se tailler une place dans le rap game de l’Hexagone avec déjà trois EP. On termine avec de l’historique, du vénérable : The Groove Sessions Live. Sorte de super groupe taillé pour l’occasion, la formation accueille les patrons de Chinese Man (déjà passés par les Nuits Carrées en 2009), accompagnés du duo Baja Frequencia et des platines des Scratch Bandits Crew. Et à l’inverse de la cuisine, quand on mélange ainsi uniquement des trucs bons, ça ne peut qu’être meilleur.

Disiz © Ojoz

Après une nuit de repos bien méritée, vous devriez être d’attaque pour une soirée placée sous le signe du rap qui tache là où il faut. Après l’ouverture de l’enfant du pays, Killian Alaari, c’est Sopico qui débarque accompagné d’un live band pour mettre en lumière ses chansons urbaines. Ces concerts seront interprétés en chansigne par le collectif 10 Doigts en Cavale, pour le plus grand bonheur des personnes sourdes et malentendantes. Jazzy Bazz arrive ensuite pour nous montrer qu’on peut non seulement être capable de détruire ses adversaires dans des battles, mais aussi de produire tout seul de la zik qui envoie. Enfin, c’est le maître Disiz la Peste qui arrivera pour fermer la boutique. On ne le présente plus, pas besoin, d’ailleurs il en serait vexé.

Suicidal Tendencies © DR

On fignole cette édition avec du rock bien bourrin, histoire de rentrer se coucher serein. Après les Toulonnais de The Spitters et leur garage bien sale, on dit bonjour au groupe qui monte à toute vitesse ces derniers temps, soit les redneck des Landes : The Inspector Cluzo. C’est du blues/rock/métal, du très très bon ! Enfin, on clôture ces Nuits Carrées 2022 avec un nom qui à lui tout seul suffit à donner des orgasmes à tout métalleux possédant un peu de culture : Suicidal Tendencies ! Pour leur première sur la Riviera, les légendes du crossover débarquent en force avec à la basse, Tye Trujillo, 17 ans, et fiston du grand Robert. On n’est pas bien là ?

23 au 25 juin, Pré des Pêcheurs, Antibes. Rens : nuitscarrees.com