
01 Juin Un Peu, beaucoup, à la folie…
Après 17 éditions à Bonson, plus une étape du côté de Colomars en 2021, c’est le charmant village du Broc qui accueillera Festival du Peu, durant 5 grands week-ends, du 10 juin au 10 juillet 2022… Histoire d’aller Un Peu plus loin, de poursuivre cette relation particulière débutée en 2003 avec les amateurs d’art azuréens !
Véritable vecteur de lien social par l’art contemporain et la culture, le Festival du Peu s’est donné pour objectif de propager un art populaire et de favoriser le vivre ensemble. Pour Jean-Marie Audoli, Maire Honoraire de Bonson, et co-fondateur du festival avec Jean Mas, «nos origines, notre couleur de peau, la politique, la religion, notre rang dans la société ne doivent pas nous diviser mais nous rassembler autour d’un idéal vertueux. L’art, dans toutes ses représentations, participe à cela. L’artiste et son œuvre, éveillent notre curiosité, imposent le rejet ou subliment la beauté», et permet de fonder des émotions liantes, qui dialoguent, circulent. La culture serait donc le moteur d’une démocratie viable, dans laquelle chacun a une part, un rôle, et n’est pas laissé pour compte. Un idéal que le festival met en œuvre au prisme de la diversité des artistes et des œuvres qu’il accueille chaque année, reflétant l’universalité de l’art.
Partant de ce constat, le Festival du Peu est quasiment devenu une œuvre en soi, qui repousse Un Peu plus loin – thématique de l’édition 2022 – les frontières de la perception. Il est une performance, qui dit et qui fait, en abordant des thématiques multiples, au travers des expositions qu’il propose. À l’image de la vingtaine d’artistes invités en 2022, dont Laurent Brachelente qui joue entre imaginaire et réel : sa sculpture sur la grande place appelle au secours pour l’environnement. Réalisée avec du métal recyclé, elle porte un message pour les générations futures et rend compte de l’urgence climatique. D’un autre côté, Alexandre Capan expose une pratique aléatoire, nourrie de découvertes inattendues. Il cherche à retranscrire la fonction originelle de l’expression artistique : percevoir le réel, le discerner par les sens et l’intuition. La matière utilisée est évolutive, elle s’étire et se dilate. L’artiste nous entraîne Un Peu plus loin dans une fuite en avant, un voyage initiatique nous invitant à se détacher du rapport traditionnel à la réalité. Florence Guillemot crée au contraire à partir d’objets du quotidien ou de l’environnement proche, entre dessins, collages, photos, vidéos, coutures… C’est aller Un Peu plus loin hors du cadre, franchir la ligne, appréhender l’œuvre pour elle-même. C’est aussi s’approprier le décor du Broc pour créer un paysage de forêt mystérieuse, comme l’entreprend Marie Larroque-Daran par des fresques autour du personnage de Saint-Antoine, surplombant la chapelle.
Privilégier la spontanéité dans la manière de percevoir le monde, jouer avec les analogies et les coïncidences afin de porter notre regard Un peu plus loin, en lui offrant un souvenir durable : Frédéric Pasquini construit quant à lui son travail photographique autour du rapport qu’entretiennent les individus avec le réel sur des sujets en lien avec notre monde contemporain. Il dirige aujourd’hui la Cie Zootrope et propose des performances hybrides avec l’artiste chorégraphe Magali Revest.
Le vendredi 10 juin, en ouverture de festival, celle-ci en proposera justement une sous forme de déambulation dans les rues du village, en lien avec l’exposition Apparition du photographe Frédéric Pasquini. Pour les plus jeunes, le lendemain, l’association En faim de Contes proposera des ballades contées sur le parcours des expositions, tandis qu’en juillet, Jean Vigo sera mis à l’honneur avec la projection des films Zéro de Conduite, À propos de Nice et L’Atalante. Pléthore de propositions donc, pour aller Un Peu plus loin, toujours plus loin, dans nos interactions avec les autres, déconstruire les préjugés, et ne retenir que ce qu’il y a de plus humain en nous…
10 juin au 10 juil 2022, Le Broc. Rens : festivaldupeu.org
© Frédéric Pasquini