28 Juin Aux urnes, chers lecteurs !
Il n’est point question d’un suffrage électoral qui aura peiné à intéresser les Français (en même temps, vu les maigres propositions affichées…), rassurez-vous ! Non, il s’agit ici de d’évoquer le Prix des lecteurs du Var 2022, dont la sélection a été dévoilée il y a quelques semaines.
«La bamboche, c’est terminé !» Cette formule lâchée par je ne sais plus quel élu de la République quelques semaines après une succession de confinements, résume à peu de chose près l’ambiance globale du moment : climat, guerre, Covid (visiblement, ce n’est pas encore terminé), inflation, PSG… Alors, je n’irai pas jusqu’à dire que ces périodes suspendues dans le temps ont été des parenthèses enchantées pour certains d’entre nous, car de nombreuses personnes y ont parfois laissé plus que des plumes, mais franchement, on avait au moins le temps de bouquiner à foison !
Aujourd’hui, non seulement il va devenir de plus en plus difficile d’étancher sa soif de lecture, vu le coût de la vie qui ne cesse d’augmenter, mais en plus de cela, nos dirigeants veulent nous faire travailler toujours plus… toujours plus longtemps… pour une retraite toujours plus dérisoire… Merde ! Si ça continue comme ça, il va falloir attendre d’être envoyé en EHPAD pour enfin avoir le temps de se caler un bon bouquin, en espérant qu’on aura les moyens de se les payer et les yeux en état de marche pour les lire…
Bref ! Il va donc falloir être organisé pour partir à la découverte des 9 ouvrages en lice pour le Prix des lecteurs du Var. Sachez tout de même que les médiathèques du Var s’engagent à vous les faire découvrir, à travers une soixantaine d’animations : lectures, théâtre, ateliers créatifs… Varois ou non, vous pourrez ensuite voter pour votre ouvrage préféré (voir encadré ci-contre), dans chacune des catégories, au sein de ces mêmes médiathèques ou sur var.fr/le-prix-des-lecteurs-du-var. Les suffrages sont ouverts jusqu’au 16 octobre prochain.
Les 9 ouvrages, parus depuis le début de l’année, ont été sélectionnés pour donner un avant-goût de la « couleur littéraire » de la Fête du Livre du Var, qui doit se tenir du 18 au 20 novembre 2022. Les lauréats recevront leurs prix des mains du prochain Président de la Fête du Livre. Qui succédera à Daniel Picouly ? Nous vous le dévoilerons prochainement…
LITTÉRATURE GÉNÉRALE
Chef, Gautier Battistella (Grasset)
Pour Paul Renoir, 62 ans, tout juste élu « meilleur chef du monde » par ses pairs, et son restaurant Les Promesses, trois étoiles, c’est le succès.
Mais un lundi matin, est découvert le corps du chef et le fusil de chasse avec lequel il a mis fin à ses jours. Stupeur. Le monde de la gastronomie est en deuil. Pourquoi ce cuisinier exceptionnel a-t-il choisi d’en finir ? À travers le parcours de Paul Renoir, et des personnages qui l’entourent, Chef raconte l’histoire de la cuisine française depuis la Seconde Guerre mondiale. Une déclaration d’amour à un métier d’exigence et de passion.
Minuit dans la ville des songes, René Frégni (Gallimard)
« J’avais été jadis un voyageur insouciant. Je devins un lecteur de grand chemin, toujours aussi rêveur mais un livre à la main. Je lus, adossé à tous les talus d’Europe, à l’orée de vastes forêts. Je lus dans des gares, sur de petits ports, des aires d’autoroute, à l’abri d’une grange, d’un hangar à bateaux où je m’abritais de la pluie et du vent. Le soir je me glissais dans mon duvet et tant que ma page était un peu claire, sous la dernière lumière du jour, je lisais ». Le dernier roman de René Frégni, est le récit d’une vie d’errance et de lectures, aussi dur que sensuel, aussi sombre que solaire. Le chaos d’une vie, éclairée à chaque carrefour périlleux par la découverte d’un écrivain.
Le passeur, Stéphanie Coste (Gallimard)
Quand on a fait, comme le dit Seyoum avec cynisme, « de l’espoir son fonds de commerce », qu’on est devenu l’un des plus gros passeurs de la côte libyenne, et qu’on a le cerveau dévoré par les stupéfiants et l’alcool, est-on encore capable d’humanité ? C’est toute la question qui se pose lorsqu’arrive un énième convoi rempli de candidats désespérés à la traversée. Avec ce convoi particulier remonte soudain tout son passé : sa famille détruite par la dictature en Érythrée, les scènes de torture, la fuite, l’emprisonnement, son amour perdu… À travers les destins croisés de ces migrants et de leur bourreau, Stéphanie Coste dresse une grande fresque de l’histoire d’un continent meurtri.
JEUNESSE
Les deux géants, Régis Lejonc & Martin Jarrie (HongFei)
Deux géants marchent chacun d’un côté du monde qu’ils font tourner au rythme de leur pas. Ils marchent, marchent, inlassablement, chacun sa destinée, chacun son caractère. Ils ne se voient jamais. Quand l’un est ici, l’autre est là-bas. Tout le monde le sait. C’est toujours comme ça. Mais que se passerait-il si venait à l’un d’eux l’idée de se retourner ? Vingt ans après sa première publication, le texte de Régis Lejonc n’a rien perdu de sa poésie et trouve un nouvel écho à travers les magnifiques illustrations de Martin Jarrie. À partir de 8 ans.
L’éternité, Mathilde Poncet (L’Étagère du Bas)
L’éternité de Mathilde Poncet, autrice et illustratrice, raconte l’histoire d’une femme mystérieuse vivant à l’écart du village. Tout porte à croire que c’est une sorcière, pourtant elle s’adonne à toutes sortes d’activités inoffensives, telles que la sculpture ou le jardinage. Mais en raison de rumeurs infondées, les villageois ne la perçoivent pas d’un bon oeil et décident de la bannir. Afin de leur prouver qu’ils ont tort, elle décide de suivre une des recettes de son grimoire et de leur offrir… l’éternité. À partir de 5 ans.
L’encyclopédie des ogres, Denis Baronnet & Gaëtan Dorémus (Actes Sud junior)
Connaissez-vous l’ogre des bois ? Et l’ogre bleu ? Savez-vous de quoi se nourrit un bébé ogre ? L’ogre et l’humain sont-ils cousins ? Et surtout : comment se défendre contre un ogre affamé, si on a le malheur d’en croiser un au détour d’une rue ? Dans ce livre conçu comme une encyclopédie très renseignée, avec moult détails sur la vie de ces géants affamés, l’auteur Denis Barronet donne les réponses à ces questions. Les illustrations de Gaëtan Dorémus participent grandement au ton humoristique de cet album jeunesse à mettre entre toutes les mains ! À partir de 7 ans.
BANDES DESSINÉES
Calpurnia, Daphné Collignon (Rue de Sèvres)
Adaptée du roman de Jacqueline Kelly, cette bande dessinée d’aventure de Daphné Collignon met en scène Calpurnia Tate, 11 ans en 1899. Dans la chaleur de l’été, elle s’interroge sur le comportement des animaux autour d’elle. Elle étudie les sauterelles, les lucioles, les fourmis et les opossums, aidée de son grand-père, un naturaliste fantasque et imprévisible. Curieuse, elle se pose mille questions, affirme sa personnalité au milieu de ses six frères et se confronte aux difficultés d’être une jeune fille à l’aube du XXe siècle.
Babyface, Olivier Balez (Rue de Sèvres)
Babyface est l’histoire de Nejma. À l’école, personne ne l’aime. Elle est nulle, méchante, moche et mal habillée. En plus, elle crache par terre. Mais on ne lui
dit jamais rien, parce que tout le monde sait qu’il ne faut pas pousser à bout une personne qui n’a rien à perdre. Sur ce scénario de Marie Desplechin, Olivier Balez qui est à la fois auteur, illustrateur de presse et dessinateur, signe une bande dessinée qui aborde de nombreuses thématiques comme la différence et l’amitié.
Clara et les ombres, Andréa Fontana & Claudia Petrazzi (Bande d’ados)
Certains nouveaux départs sont prometteurs. Celui de Clara, qui vient de s’installer avec son père à Brattleboro, un village perdu des États-Unis, est plutôt morose… Heureusement, elle rencontre Robert, qui l’introduit dans son petit groupe d’amis. Ils se comprennent et ensemble ils sont plus forts. Mais le seront-ils suffisamment pour défier les démons qui la hantent comme ceux qui pèsent sur Brattleboro ? Clara et les ombres est un roman graphique sensible sur les questionnements de l’adolescence.
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