Un retour en force

Un retour en force

C’est encore un peu frais dans les têtes, mais on aimerait bien oublier que les deux précédentes éditions du Nice Jazz Festival se sont tenues courageusement dans des conditions d’organisation difficiles. S’il était inconcevable que le jazz reste muet durant la période estivale, ces deux dernières éditions ne reflétaient pas complètement ce que représente l’esprit du NJF. Eh bien, cette année, le voilà de retour sous ses plus beaux atours !

Le Nice Jazz Festival, c’est au moins la coexistence de deux scènes ainsi que la libre circulation du public autant que la musique. C’est la curiosité de découvrir des artistes que l’on ne connaissait pas. C’est parfois la claque émotionnelle là où on ne l’attendait pas. Ce sont des gens qui dansent, des enfants qui courent et surtout des sourires et des rires que l’on pourra enfin revoir se dessiner sur les visages.

L’esprit du Nice Jazz Festival se diffuse aussi au-delà de la place Masséna et du Théâtre de Verdure. Au cœur de la ville de Nice bien sûr, avec le Jazz Off au Château qui proposera des concerts à l’Espace Cathédrale et des apéros Jazz sur la terrasse Nietzsche, permettant de découvrir notamment Peaky Sliders, Looking Up Project, un bal swing ou la fanfare électro de Boom Brass.

Le Jazz Off Métropole, comme son nom l’indique, étendra quant à lui les vibrations de la Note Bleue au-delà des frontières de la cité azuréenne, à travers une grande partie de la Métropole : La Colmiane, Gilette, Drap, Saint-Martin-Vésubie et Saint-Martin du Var, Clans, Castagniers ou encore La Bollène Vésubie, le jazz voyagera dans l’arrière-pays et les plaines niçoise durant tout l’été. On notera au milieu de cette pléthore d’artistes le concert de Manu Carré Electric 5 à Valdeblore. Le saxophoniste vient de sortir un nouvel album Soft Power avec son quintet et continue de cultiver un son unique et puissant à découvrir sur scène. Autre belle soirée, à La Bollène Vésubie, cette fois-ci avec le guitariste Linus Olsson. Lui aussi vient de sortir un nouvel album, Wes we can, clin d’oeil au grand Wes Montgomery. Mais c’est avec le projet Soul Station qu’il se présentera sur scène. L’occasion d’entendre son swing impeccable, parfois teinté de belles saveurs brésiliennes, se balader dans un répertoire soul, funk et jazz.

Mais le cœur de toute cette diffusion de jazz sera évidemment les cinq soirées du Nice Jazz Festival 2022 prêtes à faire chavirer le public de la scène Masséna et du Verdure. Pour ma part, j’imagine déjà que Lady BlackBird va me fasciner, comme tous ceux qui en parlent avec passion. Je suis déjà préparé à me faire souffler par The Brooks et leur son redoutable, tout comme par le Hypnotic Brass Band le lendemain, dont j’attends impatiemment la reprise du Rabbit Hop de Moondog – une idée soufflée par Damon Albarn ! Il sera difficile de me déloger du Verdure le 18 avec le brillant Gerald Clayton en trio, suivi de Melody Gardot pour un duo avec le pianiste Philippe Powell (fils de Baden). Enfin, impossible de rater Marcus Miller, car c’est une certitude : Marcus c’est toujours du bonheur ! Mais on pourrait tout aussi bien le trouver auprès de Curtis Harding, Christian McBride, Fatoumata Diawara, Clara Luciani, Kenny Baron, Parcels, Celeste, Cimafunk, Iggy Pop ou Youn Sun Nah

Nice Jazz Festival : 15 au 19 juil, Scène Masséna & Théâtre de Verdure, Nice
Jazz Off : 6 au 17 juil, Colline du Château, Nice
Jazz Off Métropole : 25 juin au 13 août, Communes de la Métropole Nice Côte d’Azur
Rens : nicejazzfestival.fr

photo : Hypnotic Brass Band © DR