
30 Juin D’une île à l’autre
Dans Le Petit Robert, «une île est une étendue de terre ferme émergée de manière durable dans les eaux d’un océan, d’une mer, d’un lac et d’un cours d’eau». Certes, mais il y aurait bien plus à dire sur ces morceaux de terre, qui de tout temps, fascinent les hommes, les font rêver… La Mairie de Cannes leur consacre deux expositions cet été.
D’abord, embarquement direction l’archipel de Lérins pour l’exposition Au fil de l’île, un archipel imaginé au Musée du Masque de Fer et du Fort Royal, conçue en partenariat avec la Collectivité de Corse. À votre arrivée, on vous remet une « carte archipélique », celle-ci vous permet de suivre les 10 escales que compte l’exposition. Au gré des salles, s’ouvre alors à vous une exploration des mondes insulaires et leurs multiples facettes : plus d’une centaine d’objets, et autant de photographies et dessins, offrent un nouveau regard sur l’archipel de Lérins. Autrefois relié au continent, il y a 6500 ans de cela, la montée progressive des eaux l’a isolé, sans pour autant le couper du monde. Si l’archipel est aujourd’hui un lieu d’échange, d’inspiration, de recherches scientifiques, il fut aussi un lieu de détention, où « séjourna » le mystérieux Masque de Fer !
La seconde étape de notre croisière artistique nous emmène naviguer du côté de la Polynésie française, avec Si Tahiti m’était contée. Ginoux, journaliste et voyageur en Polynésie au XIXe siècle, visible au Musée des explorations du monde. Ici, vous allez pouvoir vous familiariser avec la personnalité et le parcours atypique de ce personnage à contre-courant, tout en contraste. Engagé volontaire dans l’armée, Edmond de Ginoux demande rapidement à être réformé, et dès lors portera un jugement sévère envers les officiers. Devenu journaliste, il critique la politique du gouvernement français en Océanie et s’oppose à la colonisation. Il se mêle alors autant que possible à la population polynésienne, apprend leur langue et vit « à la locale », contrairement à beaucoup de ses compatriotes – même s’il lui arrive, dans ses écrits, d’exprimer du mépris à l’égard de certains peuples du Pacifique autant qu’il loue l’intelligence et le bon caractère des Tahitiens et des Marquisiens… Le parcours de vie de cet homme, sa personnalité et la formidable collection ethnographique – plus de 500 objets amérindiens et océaniens – rapportée de son périple sont mis à l’honneur dans cette exposition en forme de carnet de voyage au cœur d’une époque absolument charnière pour cette région du monde. À découvrir également, 24 dessins de sa compagne Adèle de Dombasle, réalisés lors du second voyage de Ginoux dans le pacifique. Bon voyage !
Au fil de lîle, un archipel imaginé : 23 juin au 13 nov, Musée du Masque de Fer et du Fort Royal
Si Tahiti m‘était contée : 9 juil au 13 nov, Musée des explorations du Monde
Rens : cannes.com
photo : ’île de Nuku Hiva ©Danee Hazama