Les plages d’Agnès

Les plages d’Agnès

La ville de Cannes rend hommage à la cinéaste Agnès Varda, qui investit les deux sites du Pôle d’art contemporain cannois, la Villa Domergue et le centre d’art La Malmaison.

Dès le 8 juillet, débute une double-exposition estivale autour de la mer, la plage et des cabanes, autant de thèmes récurrents dans l’œuvre d’Agnès Varda. Artiste aux différentes casquettes, évoluant entre le cinéma et la vidéo, la photographie et les arts plastiques, la cinéaste décédée le 29 mars 2019 a toute sa vie durant collectionné les souvenirs, par nostalgie et par nécessité. La plage de Cannes est emblématique dans la mémoire de la réalisatrice, notamment dans le cadre du Festival de Cannes où furent projetés Cléo de 5 à 7 qu’elle réalisa en 1962 et, Les Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy son époux, en 1964 qui obtint la Palme d’or, cette année-là. En 2015, elle se voit remettre une Palme d’honneur, aboutissement et reconnaissance du public comme de ses pairs pour sa brillante carrière.

L’exposition Agnès Varda. Plage, Cabanes et Coquillages réunit tous les thèmes chers à l’artiste : son affection pour la mer, les cabanes que l’on retrouve dans nombreux de ces films et courts-métrages, Cannes et l’éclat du succès… En 2008, elle sort d’ailleurs Les Plages d’Agnès en guise d’autoportrait, lauréat du César du meilleur film documentaire. Figure emblématique et artiste résolument à part, elle est considérée comme un modèle auprès de toutes les jeunes générations d’artistes : son œuvre et sa vie sont portées par un souffle de liberté, un art de repousser les limites et une conviction qui se moque des obstacles. Varda semblait capable d’accomplir tout ce qu’elle désirait et c’est contagieux : elle est devenue une figure de référence pour les artistes trop timides, créateurs à leurs heures perdues.

La Malmaison et la Villa Domergue mettent en lumière sa curiosité insatiable, l’entraînant dans des projets variés dont elle n’a pas manqué de tirer le meilleur à chaque fois : photographies, installations, cinéma, écriture… Chez elle, les options étaient infinies, la soif de créer intarissable, c’est pourquoi la salle installée depuis 2007 sur le toit du Riviera, baptisée Salle du Soixantième à l’occasion du 60e Festival de Cannes, porte désormais le nom de Salle Agnès Varda, synonyme de création et de génie. Son travail est à découvrir dès le mois de juillet, et jusqu’à l’automne. Un remède à la mélancolie, une liberté d’expression sans compromis, c’est ainsi que l’on pourrait définir la personnalité d’Agnès Varda, artiste femme dans un monde d’hommes.

8 juil au 20 nov, Villa Domergue & Centre d’art La Malmaison, Cannes. Rens : cannes.com

photo : Agnès Varda, Ping-pong, Tong et Camping (2005-2006) © Collection personnelle de Rosalie Varda