De funès est éternel

De funès est éternel

Après Michel Gondry, Georges Méliès, Sergio Leone, ou Goscinny l’an passé, le désormais traditionnel Musée éphémère du Cinéma à Cannes célèbre, pour sa 7e édition, la formidable carrière du génial acteur comique Louis de Funès.

De 1946 avec La tentation de Barbizon de Jean Stelli, à 1982 avec Le gendarme et les gendarmettes de Jean Girault et Tony Aboyantz, Louis de Funès (1914-1983) a enchaîné près de 150 films pour le grand écran, et réalisé une remarquable carrière au théâtre. Après plusieurs années d’apparitions plus ou moins remarquées, c’est à partir de La traversée de Paris (1957) de Claude Autant-Lara que le nom de De Funès va prendre une nouvelle dimension ; face à Gabin et Bourvil, il fait mieux que « tenir son rôle« , comme on disait à l’époque. Commencera ensuite une irrésistible ascension vers les sommets de la célébrité et du succès populaire.

Alain Kruger, le commissaire de cette exposition présentée au Palais des Festivals à Cannes, en collaboration avec la Cinémathèque Française, rappelle dans ses notes d’intention le caractère exceptionnel de la carrière d’un acteur qui ne l’était pas moins, et qui occupe une place privilégiée dans la mémoire de millions de spectateurs français. Mais pas que, car De Funès a triomphé partout dans le monde : « Tyrannique, menteur, roublard, ronchon, grognon, grognard, veule, voleur, prévaricateur, âpre au gain, lâche, assassin, égoïste, avare, raciste, râleur, colérique, manipulateur, escroc, parano, hystérique, bileux, combinard, chauvin, arriviste, méprisant, obséquieux, De Funès a si bien observé son prochain qu’il offre à travers ses films un miroir délicieusement déformant. (…) Véritable homme-orchestre, il était mime, pianiste, bruiteur, chanteur, danseur, chorégraphe ; un auteur à part entière, un véritable créateur« , explique-t-il.

Scénographiée par Pascal Rodriguez, cette nouvelle édition du Musée éphémère du Cinéma, dédiée à la mémoire du réalisateur Serge Korber avec lequel de Funès avait tourné Sur un arbre perché et L’Homme Orchestre, propose de découvrir costumes et accessoires, appareils, affiches originales, imprimés et ouvrages, documents (archives et correspondance), photos, peintures, dessins et maquettes de décor, avec 13 points de diffusion audiovisuelle… Sans oublier les ateliers du Musée Ephémère, en partenariat avec Cannes Cinéma.

Celui qui fut la star incontestable des 30 Glorieuses dans l’Hexagone, est célébré comme il le mérite. Lui qui illustrait toutes les formes du comique : gestes, situation, langage, caractère, répétition, exploitant au mieux l’extraordinaire élasticité de son visage. L’occasion de se remémorer tous les grands succès qui ont fait son triomphe au fil des années 60 et 70, avec Gérard Oury notamment : Le Corniaud, La grande vadrouille, La folie des grandeurs, Les aventures de Rabbi Jacob, mais aussi L’Aile ou la Cuisse, Oscar, La Zizanie, la série des Gendarmes, la trilogie des Fantômas… Un vrai bonheur.

IL EN FAIT TOUT UN PLAT
Pour aller plus loin dans la découverte du personnage, le musée Louis de Funès à Saint-Raphaël consacre sa 2e exposition temporaire à la gastronomie française, jusqu’au 31 mai 2023.
Organisée autour de la visite immersive de l’Usine Tricatel (L’Aile ou la Cuisse) et de la table de M. Septime (Le Grand Restaurant), elle constitue un hommage aux films du mythique acteur français qui ont pour ingrédient principal notre art culinaire. De petites vadrouilles en grandes vacances, Louis des champs, Louis des Villes convie le public à sa table et invite à déambuler dans le musée à la (re)découverte de notre patrimoine gastronomique, notamment au travers de conférences, revisites des recettes cultes du Grand Restaurant par le chef Yannick Alleno et autres projections pour un programme plus qu’alléchant.

Musée éphémère du cinéma – Louis de Funès, l’exposition: 14 juil au 21 aou, Palais des Festivals, Cannes. Rens: cannes.com

La gastronomie, Louis de Funès en fait tout plat: jusqu’au 31 mai, Musée Louis de Funès, Saint-Raphaël. Rens: museedefunes.fr

photo : L’homme orchestre de Serge Korber 1970 – Louis de Funès, Prod DB © Gaumont / DR