22 Août Tu veux que je te fasse un dessin ?
C’est le nouveau marché de l’art qui explose ! A Marseille, PARÉIDOLIE, le Salon international du dessin contemporain est devenu en quelques années l’un des rendez-vous national qui compte. D’un format volontairement court, intimiste et convivial, cette 8e édition investira du 27 au 28 août 2022 le Château de Servières dans le centre de la cité phocéenne mais rayonne sur tout le territoire régional.
Petit rappel, si vous êtes parfois sujet à une illusion visuelle qui vous fait percevoir des formes explicites, humaines ou animales, par exemple en contemplant la masse cotonneuse des nuages dans le ciel, vous êtes en pleine paréidolie ! C’est plutôt bon signe car cela dénote en vous un potentiel imaginaire très actif. Lequel vous sera grandement utile pour partir à la découverte des 14 galeries françaises et européennes – sur sélection parmi une centaine de dossiers soumis, et généreusement réparties sur près de 1000 mètres carrés de superficie deux jours durant au Château de Servières, dans le 4e arrondissement de Marseille.
Le dessin séduit par sa modestie, sa dimension intime et sa diversité. ll est une bonne entrée en matière pour ceux qui rêvent des grands noms de l’art sans en avoir les moyens. En temoigne le programme qui dévoile une diversité foisonnante tant artistique que géographique, qu’illustreront les galeries suivantes : 8+4 (Paris), AL/MA (Montpellier), Back/ash (Paris), Françoise Besson (Lyon), Valeria Cetraro (Paris), Espace à Vendre (Nice), Laurent Godin (Paris), Bernard Jordan (Paris, Zurich, Berlin), Lhoste (Arles), Modulab (Metz), Nosbaum Reding (Luxembourg, Bruxelles), Rhizhome (Alger), Eva Vautier (Nice), Nadja Vilenne (Liège). Un parcours du Nord au Sud qui passe les frontières à l’Est et traverse même la Méditerranée jusqu’à l’Algérie. Plus 2 cartes blanches : la première à Polaris, Centre d’art d’Istres partenaire de Paréidolie, qui soutient les travaux du duo artiste, Magali Daniaux et Cédric Pigot sensiblement inspirés de la littérature, la recherche scientifique, les technologies et d’infimes détails qu’eux seuls savent repérer puis amplifier ; et la seconde, à la galerie Territoires Partagés (Marseille) qui rend hommage à l’artiste peintre disparu en 2017, Jean-Jacques Ceccarelli.
Cette année encore le comité artistique est placé sous la présidence affutée de Jean de Loisy, critique d’art et spécialiste de l’art moderne et contemporain, ex-Président du Palais de Tokyo à Paris, et ancien directeur de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris (Ensba). Il y a 8 ans, à la question que lui posait le journaliste Olivier de Lagarde (France info, Un monde d’idées) : «Pourquoi l’art contemporain est-il si difficile à comprendre ?», Loisy répondait : «Parce que c’est l’invention d’un langage et que la personne qui se lance dans l’art contemporain, l’artiste en train de fabriquer une œuvre essaie d’y mettre la totalité de son intensité et de son savoir… Ce sont des artistes qui nous présentent des langages que l’on ne connait pas, qu’on découvre pour la première fois… Le choc n’est pas esthétique, l’art est devenu beaucoup plus qu’une question de beauté, c’est devenu une façon d’intervenir dans le monde. L’importance qu’on apporte à l’art aujourd’hui c’est un monde immatériel qui se présente à vous…» Plus concrètement, à travers les 14 galeries retenues et deux cartes blanches, ce salon se focalise sur la mise en avant de l’art du dessin sous toutes ses formes et en promeut la diffusion auprès d’un public qu’il souhaite le plus large possible.
N’oublions pas les 2 invitées, Mayura Torii et Jeanne Susplugas, dont les œuvres décalées ne laissent pas de dérouter l’œil et le cerveau. Enfin, La Strada se félicite de la participation à ce salon de l’Espace à Vendre (Karine Rougier, fraîche lauréate du Prix Drawning Now 2022, Thierry Lagalla…) et de la Galerie Eva Vautier (Ben, Gérald Panighi…), places d’art contemporain familières des niçois, gourmandes de toutes les avant-gardes et fermement mobilisées dans la découverte de talent nouveaux.
Dès lors, bien engagée sur ses rails, la locomotive Paréidolie prolonge sa course, d’août à décembre 2022, avec la SAISON DU DESSIN en accrochant deux nouvelles collaborations à ses wagons : le FRAC Picardie pour des résidences croisées d’artistes et le Drawing Lab, qui concentre les expositions de dessin et fait interagir artiste et public au travers de workshops, ateliers, conférences et rencontres.
PARÉIDOLIE est un salon bref mais intense, qui, et ce dès la 1e édition, s’est attaché à valoriser et encourager les artistes qu’elle accueille. Eux, qui ont le courage et la folie de s’aventurer dans l’inconnu, toujours plus loin hors du champ académique de l’art. À nous, public, d’être curieux et de leur faire confiance.
27 & 28 aou, Château de Servières, Marseille. Rens : pareidolie.net
photo : Pareidolie 2019 © Jean-Christophe Lett