
08 Sep Vivez Le Broc ! Vivez Culture !
Le slogan de la saison 2022-2023 des Arts d’Azur au Broc annonce la couleur… Les contraintes sanitaires sont mortes, alors vive la Culture ! Profitez-en, théâtre, musique et magie vous attendent du côté de ce charmant village perché.
C’est septembre. Si pour certains cette période sent bon la déprime et le retour aux responsabilités, d’autres choisissent de voir le positif. Pensez donc qu’une nouvelle année signifie enfin pour le cinéma le retour de la sortie des bons films, planqués durant l’été. Pour Leonardo DiCaprio, cela signifie une nouvelle copine plus jeune. Et pour le Broc, cela implique le retour de la saison des Arts d’Azur. Eh oui, comme chaque année, le Broc a une salle à remplir et ils surprennent toujours autant par leur capacité à y parvenir.
Pour ouvrir cette saison bien chargée, on commence en douceur et remplis de bons sentiments avec Zack & Stan qui mêlent humour et magie pour prendre en otage la salle le temps d’une soirée. De quoi se mettre en jambe avant Les liens du cœur, spectacle traitant d’une maison de retraite bienveillante et mettant un peu d’espoir dans un milieu dont on récupère surtout les échos négatifs. Un spectacle au profit de l’association France-Alzheimer 06.
Un peu de théâtre avec Le ciel bleu de Reza, une pièce de l’auteur et metteur en scène iranien Aron Malek qui raconte l’histoire de Reza, un jeune Iranien qui décide un jour de quitter maison, famille, amis et amour pour partir en Europe. Mon pays, ma peau, avec Romane Bohringer (qui va finir par devenir une habituée des lieux, après sa première venue en 2020), s’intéresse à l’histoire vraie d’Antjie Krog, célèbre poétesse afrikaner intégrée dans le processus de transition de l’Afrique du Sud post-apartheid. À travers son histoire, c’est le concept de réconciliation de tout un pays que cette pièce aborde. Éclipses de la Cie Les Passeurs met en scène trois femmes coincées par la neige dans un chalet qui vont se livrer et se découvrir. C’est Shining, mais sans coups de hache, ni chambre rouge, ni Jack Nicholson, ni meurtres, ni jumelles diaboliques. Plus léger enfin, avec La folle histoire de Nice qui retracera les racines niçoises au travers d’anecdotes, entre légendes et réalité à l’aide des codes du théâtre de rue. Un spectacle dans le cadre de la Fête de Théâtre de Nice, en octobre.
Les Arts d’Azur laissent une place importante de leur programmation à la musique, comme il se doit. Place d’abord à un Daniel Auteuil hors de son domaine d’expertise, qui nous contera ses propres chansons, accompagnées en musique. C’est ensuite le duo toulousain Cats on Trees qui va faire étalage de son pop-rock mélodique, porté par son 3e album, Alie. Puis Philippe Cara, ex-chanteur du groupe En Vrac et d’Ailleurs, donnera voix à ses mots, ceux de la révolte, sans filtre, avec une puissance et une humilité qui le place aux côtés des Debout Sur Le Zinc et autre La Rue Kétanou. Will Barber, notamment connu pour sa reprise d’Another Brick in the Wall version « bayou du delta », interprétera un répertoire mêlant blues, country, rock et folk. Les patrons Danakil se chargeront quant à eux de rappeler que le reggae français a des têtes d’affiche qui ne sont pas près de céder à Babylone. 20 ans d’expérience et plus 1000 concerts après sa création, Danakil s’est fait une place dans le reggae européen et en a toujours gros sous les dreadlocks.
Si vous faites partie de ces gens qui « aiment rire », soyez comblés, car le Broc vous prépare une petite prog’, spécial humour. On commence avec Arnaud Demanche, qui possède comme « principal défaut », en tant qu’humoriste, d’être un homme blanc hétérosexuel, ce qui lui fait perdre 95% des blagues habituelles du stand-up. Le bougre en a donc fait le thème de son nouveau spectacle Faut qu’on parle. Habile. De quoi préparer la scène pour Thomas VDB, qu’on ne présente plus. Après avoir écumé les plateaux télé pendant 10 ans, l’humoriste revient avec un nouveau spectacle : Thomas VDB s’acclimate. Enfin, le duo composé du pilier Oldelaf et de l’hilarant Arnaut Joyet (excellent Stan dans l’excellente série Hero Corp) va se la jouer couple Klars-feld dans Traqueurs de nazis, le tout avec l’efficacité d’un Jean Dujardin sous doliprane.
Pour que les enfants ne restent pas coincés dans une boucle tik-tok/Hanouna, emmenez-les voir un peu des spectacles qui les font rêver. Il paraît que le « métier » d’influenceur fait désormais plus rêver les jeunes qu’astronaute (véridique), alors traînez-les découvrir Bételgeuse, envoyée du ciel par Shootmi & Cie. L’histoire est simple : les étoiles sont en train de s’éteindre, car les enfants de la Terre ne les regardent plus. Et après ça va cracher sur les boomers, bande de p’tits ingrats ! Si ça ne suffit pas, vous pourrez les emmener voir Fiancés en Herbe de la Cie Pantaï. Inspirée d’une pièce de jeunesse de Feydeau, où deux enfants se réfugient dans leurs rêves pour échapper à l’angoisse de leur salle de classe, cette pièce propose une parabole sur l’enfance, ses espérances et sa vision du monde des adultes. S’ils savaient… Heureusement, Le retour d’Ulysse, leur fera découvrir le mythe d’Homère, superbe allégorie millénaire sur la vie et le voyage. Et si on se fie à l’histoire d’Ulysse, la conclusion est sans appel : la vie, c’est de la merde… Heureusement que la Culture est là !
Rens: lesartsdazur.net
photo : Oldelaf et Arnaud Joyet, Traqueurs de nazis © DR