
05 Oct Devoir(s) de mémoire(s)
La scène nationale Châteauvallon-Liberté revient d’octobre à décembre avec un 41e Théma, toujours plus au cœur de l’actualité, sur le thème : Mémoire(s). Axé autour de neuf pièces de théâtre, ce nouveau cycle alignera, comme il est d’usage, conférences, table ronde, exposition, projections…
Préparez-vous à entrer dans l’intimité d’artistes et de personnalités, et à en ressortir bouleversés. Honteuse ou portée avec fierté, collective ou individuelle, la mémoire est un outil délicat qui nécessite réflexion. Alors pour préparer l’avenir, retournons-nous vers le passé, vers les joies comme les regrets… Et quoi de mieux que le théâtre, lieu de mémoire par excellence, et art en constant renouvellement ayant traversé les siècles.
Parmi les pièces à l’affiche, l’un des succès d’Avignon, création de la scène nationale Châteauvallon-Liberté : Fragments. Au travers de textes d’Hannah Arendt, Bérangère Warluzel et Charles Berling, comédien et directeur de Châteauvallon-Liberté, nous invitent dans une escapade poétique, philosophique et politique. « L’essentiel pour moi, c’est de comprendre : je dois comprendre« , dit Hannah Arendt, et c’est bien là le message de l’œuvre : penser est une aventure immanquable.
Au programme également, Laboratoire Poison, aboutissement d’un vaste chantier théâtral mené par Adeline Rosenstein et son équipe sur la représentation et la répression de différents mouvements de résistance et de libération. Au travers de quatre épisodes, cette « série documentaire » de près de 3h aborde les questions du culte des héros, des grands discours, des faiblesses et des erreurs des mouvements qui ont marqué notre Histoire contemporaine, et leurs échos dans les récits historiques et imaginaires – récits marqués par l’absence notable des femmes… Laboratoire Poison, ou quand le théâtre questionne les combats des peuples algériens, congolais, bissau-guinéens et cap-verdiens, et critique le pouvoir des mots et des images, sans pour autant prétendre détenir la vérité.
Citons également Petit Pays, pour une première au Liberté, qui vous fera découvrir sur scène le 1er roman événement du musicien franco-rwandais Gaël Faye, publié en 2016. Plus qu’une simple adaptation, Frédéric R. Fisbach a fait le choix d’une troupe chorale où les rôles ne sont pas strictement assignés, où les acteurs sont « noirs, blancs, français ou étrangers, car, dit-il, la couleur de peau et les accents sont les marqueurs de la France contemporaine. » À travers les mots de Gaby, que l’on comprend être l’auteur lui-même, est racontée l’enfance d’un métis contraint à l’exil lors du génocide rwandais, une histoire bouleversante et intime qui prend place au Burundi.
Ce 41e Théma Mémoire(s), c’est aussi des films, de la danse, de la musique et des rencontres… À ce propos, ne manquez pas cette journée du 22 octobre qui proposera successivement d’assister à la conférence Mémoire et résilience et à la table ronde Mémoire et traumatisme, en présence – entre autres – d’un spécialiste de la question, Boris Cyrulnik.
12 oct au 23 déc, Théâtre Liberté, Toulon & Chateauvallon, Ollioules.
Rens: chateauvallon-liberte.fr