Dom Juan, quel cirque !

Dom Juan © DR

Dom Juan, quel cirque !

Année Molière oblige, Scène 55 accueille l’adaptation d’un chef d’œuvre du dramaturge français. Lauréat de 4 Molières en 2018 pour Adieu Monsieur Haffman, Jean-Philippe Daguerre présente un Dom Juan revisité, innovant, virevoltant, dans un univers circassien.

Jeune noble sicilien, Dom Juan accumule les conquêtes amoureuses et les abandonne au déshonneur, sous l’œil terrorisé de son valet Sganarelle. Ces deux hommes que tout oppose, poursuivis par Elvire, épouse éplorée délaissée par le séducteur, vont affronter une multitude de péripéties… Voilà pour le petit rappel de l’histoire d’une des œuvres les plus controversées de Molière. 

Une œuvre où « les plus belles scènes du répertoire théâtral se mêlent aux plus faibles« , estime Jean-Philippe Daguerre, comme dans un jeu de pistes. Le metteur en scène a donc tenté « d’élaguer tout ça« , pour recentrer le jeu sur ce qui lui semblait être le plus important, non sans avoir au passage, remplacé le père de Dom Juan par sa mère, Dom Louis devenu Dona Luisa. Une « incartade » – sans toucher un mot au texte original – laissant à penser que c’est ce qu’aurait fait Molière si Freud et lui s’étaient rencontrés au XVIIe siècle.

Ce Dom Juan novateur est absolument réjouissant. La musique tzigane de Petr Ruzicka (1er violon de l’Orchestre National de Tchécoslovaquie) accentue le rythme de la mise en scène, sublime les émotions des acteurs de la Cie Le grenier de Babouchka, et crée un « décor » à part entière. Les costumes sous influence circassienne de Corinne Rossi brillent de mille feux sous les lumières en clair-obscur d’Idalio Guerreiro, tandis que les chorégraphies de Mariejo Buffon soutiennent tout en finesse et en modernité les aventures de nos mythiques personnages.

18 oct 20h30, Scène 55, Mougins. Rens: scene55.fr
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