L’Orchestre national de Cannes, c’est fou !

Anastasia Kobekina

L’Orchestre national de Cannes, c’est fou !

C’est sur le thème de la folie que s’ouvre la saison 2022-2023 de l’Orchestre National de Cannes. À la folie du monde répond donc celle de la création, une folie tout apparente, car quoi de plus maitrisé qu’une partition musicale ?

C’est à la violoncelliste Anastasia Kobenika qu’il reviendra, le 21 octobre prochain, de nous entrainer dans la folie du compositeur et pianiste autrichien Friedrich Gulda, qui traversa à toute vitesse le 20e siècle, surprenant à chacune de ses apparitions le public par ses interprétations toujours très audacieuses du répertoire classique et romantique. Habitué des mélanges incongrus dans les partitions qu’il a écrites, le concerto pour violoncelle que jouera Anastasia Kobenika ne déroge pas à la règle, puisqu’il place la soliste au cœur d’un orchestre à vents, augmenté d’une batterie et d’une guitare électrique. Le résultat n’entre dans aucune classification, entre musique de kermesse et rock, un concerto pour violoncelle grinçant qui ne devrait pas rebuter la violoncelliste, qui s’intéresse à tous les répertoires, du baroque au contemporain.

Le programme du soir oppose à cette liberté extravagante le classicisme du concerto pour piano n° 4 en sol Majeur de Ludwig Van Beethoven, un compositeur qui a fasciné Gulda, qu’il a beaucoup joué, et que nous entendrons sous les doigts de la pianiste georgienne Nino Gvetadze, qui l’a enregistré sur disque : elle saura lui insuffler ce qu’il faut de folie !

Enfin, pour ouvrir cette soirée, rien de moins que le génie rebelle de Carl Philip Emmanuel Bach, avec sa symphonie en mi mineur, à qui il aura certainement fallu une certaine dose de folle transgression pour s’affranchir de l’ombre de son digne père…

21 oct 20h, Théâtre Debussy, Cannes. Rens: orchestre-cannes.com
Anastasia Kobekina © Kate Sol